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Les OGM ont passé la barre des 100 millions d'hectares cultivés

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Sans débat public, souvent avec les complicité des pouvoirs publics - dont la France - les lobbys des industries OGM transforment l'agriculture mondiale pour leur plus grand profit.

Les OGM ont passé la barre des 100 millions d'hectares cultivés


http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3228,36-857272@51-852781,0.html

Dix ans, 100 millions d'hectares : c'est le bilan des cultures commerciales d'organismes génétiquement modifiés (OGM) qui ont fêté, en 2006, leur première décennie d'existence. Le compte a été annoncé, jeudi 18 janvier, par l'Isaaa (International Service for the Acquisition of Agri-Biotech Applications), une association qui publie, chaque année, un rapport sur la situation des cultures transgéniques. Elle est financée à 40 % par des firmes privées (parmi lesquelles Monsanto et Syngenta) et s'affiche comme très favorable aux OGM, mais son recensement est le seul qui existe et s'est imposé comme une référence.

CHIFFRES

LA SUPERFICIE COUVERTE EN OGM est de 102 millions d'hectares. Elle a crû de 13 % en 2006, après des augmentations de 11 % en 2005, 20 % en 2004, 15 % en 2003 et 12 % en 2002.

QUATRE PLANTES représentent la totalité des OGM cultivés : le soja (57 %), le maïs (25 %), le coton (13 %) et le colza (5 %).

QUATRE PAYS concentrent une grande majorité des OGM : les Etats-Unis (53 %), l'Argentine (18 %), le Brésil (6 %) et le Canada (6 %). Ensuite viennent l'Inde (4 %) et la Chine (3 %).

LA FRANCE a cultivé 4 500 hectares de maïs transgénique en 2006, selon le ministère de l'agriculture. L'Espagne en a planté de son côté 60 000 hectares.


Ainsi, dix ans après que l'on a commencé à cultiver à grande échelle les plantes transgéniques en Amérique du Nord (1,7 million d'hectares), elles couvrent 102 millions d'hectares dans le monde en 2006, un chiffre en progression de 13 % par rapport à 2005. Les OGM sont limités à quatre plantes (soja, maïs, coton et colza) et sont concentrés à 88 % dans quatre pays (Etats-Unis, Argentine, Brésil et Canada). Clive James, le président de l'Isaaa, relève par ailleurs que les OGM ont progressé, en 2006, plus rapidement dans les pays en développement. C'est surtout l'adoption du coton transgénique par l'Inde qui explique cette poussée. Cependant, la Chine et l'Inde restent prudentes et n'autorisent que le coton transgénique.

L'analyse de l'Isaaa est critiquée par un rapport de l'association Friends of the Earth (FOE, les Amis de la Terre), publié le 9 janvier. Il énumère les revers enregistrés par les cultures transgéniques, comme leur refus continu par l'Europe, leur abandon par l'Indonésie, la multiplication des contaminations, ou la montée des résistances des insectes et herbes adventices aux propriétés pesticides des OGM. La question des résistances est le seul problème qu'admet Clive James : "La bonne gestion de ces résistances est la clé de l'avenir des biotechnologies", dit-il.

200 MILLIONS D'HECTARES EN 2015

Si les chiffres de l'Isaaa ne sont guère contestés, le débat reste ouvert sur la question de savoir si les OGM permettent un meilleur rendement et une moindre consommation de pesticides. Les études citées par les deux rapports sont indécises. "Croyez-vous que les agriculteurs qui adoptent les OGM ne savent pas ce qu'ils font ?", ironise Clive James. " Les OGM sont une bonne solution pour les grands exploitants, répond Adrian Bebb, de FOE. Mais ils ne profitent pas aux petits fermiers." Les OGM sont cultivés par environ 9 millions d'agriculteurs, soit moins de 1 % des paysans du monde, alors qu'ils représentent environ 7 % de la superficie arable mondiale.

Quel sera l'avenir des OGM ? Selon M. James, ils couvriront 200 millions d'hectares en 2015, du fait de l'adoption du riz transgénique et du développement de plantes destinées aux biocarburants. Des plantes présentant un avantage nutritionnel devraient apparaître : un maïs enrichi en lysine (un acide aminé), un riz dopé en vitamine A (vers 2009), un soja contenant de l'omega-3 (vers 2012). Le principal enjeu sera sans doute le riz : les cultures transgéniques actuelles sont essentiellement destinées à l'alimentation animale. Mais les consommateurs accepteront-ils de manger du riz transgénique ? Ici, le choix de la Chine risque d'être décisif.

Hervé Kempf



19/01/2007
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