Le retrait de Veolia des transports publics illustre le naufrage du capitalisme débridé
COMMENTAIRES
toutes les operations de privatisation des services publics ont pour seul objet d'offrir à des industriels des marchés captifs pour faire "cracher" du profit à la hauteur que leurs actionnaires demandent, c'est à dire le fameux 15% de retour sur capital investi.
Gagner 15% sans prendre de risque, dans une infrastructure quasi captive, c'est le nirvanah d'un ultra-liberal. Eau, transport, energie, tout est bon à prendre - et il est anormal qu'on "donne" des rentes de situation sans exiger en retour des % de rentabilité maximum.
Pourquoi une rente sans risque devrait-elle etre aussi rentable qu'un groupe industriel qui innove ?
qu'est-ce qu'une société d'autoroute, d'eau, de bus apporte vraiment au pays de tel qu'une rentabilité de 15% soit justifiée ????
ICi c'est le transport, mais l'eau, le gaz, l'electricité - tout procède du meme problème. Bientot la santé, l'education - tout sera bon à prendre - rien n'arretera le modèle ultra-liberal tant qu'on ne changera pas de modèle économique et politique.
On appelle en France "industriels" des sociétés qui ne font que prendre des marchés publics, donnés souvent par des amis politiques, pour une longue durée - alors qu'ils ne font que prélever une rente au plus grand nombre.
Le retrait de Veolia des transports publics illustre le naufrage du capitalisme débridé
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Sénateur socialiste et maire de Strasbourg, Roland Ries n’est pas seulement un édile qui organise les mobilités terrestres dans sa métropole. C’est un expert incontournable des transports. En 2008, il a même été élu, à l’unanimité, à la tête du GART, le puissant Groupement des Autorités Responsables de Transports, structure qui fédère depuis 1980 les élus de 23 des 27 régions de France et le Stif, le syndicat des transports parisiens. C’est à ce titre qu’il fustige, pour Marianne 2 le brutal retrait de Veolia du secteur des transports.
Depuis 10 ans, les managers de Veolia affichaient de grandes ambitions dans le secteur des transports publics. A les entendre, ils allaient tailler des croupières aux acteurs publics historiques et notamment à la SNCF. Puis subitement, le 6 décembre, neuf mois à peine après la fusion des leurs activités avec Transdev un groupe porté par la Caisse des dépôts, Veolia jette l’éponge. Et annonce qu’il veut sous deux ans, vendre sa participation dans ce mastodonte qui désormais emploie 110 000 personnes et réalise plus de 8 milliards de chiffre d’affaire.
Ce brusque retrait de Veolia,- alors qu’on nous rabâchait encore en mars dernier qu’il allait bâtir un nouveau champion capable d’enlever des contrats à l’international, pour justifier sa fusion avec Transdev, illustre on ne peut mieux les difficultés du capitalisme débridé. Avec la crise, ce modèle a perdu à ce point ses repères qu’il se lance dans de spectaculaires absorptions, brasse des millions puis change de cap, du jour au lendemain lorsqu’il perd des marchés ou doit se désendetter. C’est stupéfiant !
Il y a vingt ans, nous avons assisté à la chute des économies administrées. En ce début de XXIème siècle, c’est au modèle économique ultra-libéral de prendre l’eau de toutes part ! Et mon pressentiment, comme celui de nombre de mes collègues , c’est que nous n’avons pas fini d’assister à ce crépuscule…
Oui, cette opération avait semble-t-il été montée de toutes pièce à l’Elysée. Et elle traduit, pour le moins, le manque d’intuition industrielle du chef de l’Etat. Car avant d’être phagocité par Véolia, le transporteur Transdev fonctionnait très bien. Attentif à sa communication avec les élus, il respectait scrupuleusement les cahiers des charges de ses délégations de service public. Et personnellement, j’ai beaucoup appris au contact de ses managers, lors du lancement du tramway à Strasbourg.
Désormais, vu les incertitudes qui pèsent sur son avenir, les collectivités locales vont hésiter à s’embarquer à ses côtés. Ce qui pourrait pénaliser ses salariés. Un comble ! Car fragiliser des emplois, ce n’est vraiment pas ce dont la France a besoin aujourd’hui !
Un acteur qui sache travailler avec des sociétés d’économie mixte (SEM) et des collectivités locales. Et un groupe qui n’ait pas besoin de réaliser des marges mirobolantes pour satisfaire ses actionnaires. Car le transport public n’est pas assez rentable, en cette époque de disette budgétaire, pour nourrir de tels appétits. Et cette fois il ne faudra pas commettre d’erreur car si les élus n’ont pas de choix entre trois ou quatre groupes durables, ils seront enclins à faire appel à des compétiteurs étrangers pour obtenir des transports au meilleur prix pour leurs administrés…
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