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Homologation et produits naturels - le purin d'ortie

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On marche sur la tête.

Jacques Chirac appelé au secours de l'ortie


Le président de la République va-t-il sauver le purin d'ortie ? L'association des Amis de cette urticacée qui, le 12 septembre, en a appelé à Jacques Chirac l'espère vivement. L'affaire, qui n'a rien d'un mauvais calembour, fait suite à l'interrogation par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) d'Eric Petiot, paysagiste-élagueur à Crozet (Ain) et coauteur du livre Purin d'ortie et compagnie (95 pages, 15 euros, Editions Terran).

Sa faute : avoir fait la promotion du purin d'ortie. Les inspecteurs ont saisi à son domicile des écrits aux titres aussi sulfureux que "Les plantes pour soigner les arbres". Milieux écologistes et tenants de l'agriculture biologique se sont aussitôt mobilisés et dénoncent l'absurdité de la démarche de la DGCCRF.

En fait, les fonctionnaires ne font qu'appliquer la loi d'orientation agricole de janvier 2006. Son article 253-1 et 7 spécifie que "sont interdites sur le marché l'utilisation et la détention par l'utilisateur final des produits phytopharmaceutiques s'ils ne bénéficient pas d'une autorisation de mise sur le marché (...). Toute publicité commerciale ou toute recommandation pour les produits (concernés) ne peuvent porter que sur des produits bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché".

Le purin d'ortie, mais aussi les préparations à base de fougères, pissenlits, sureau, consoude, utilisées en agriculture biologique, sont donc hors la loi puisqu'elles ne sont pas homologuées. Pourtant, fait remarquer Bernard Bertrand, cosignataire du livre de M. Petiot, "ce sont des produits qu'on utilise depuis des générations et qui sont 100 % biodégradables et sans nuisance". Leur appliquer la même procédure d'homologation que celles que suivent les pesticides chimiques pèserait sur leur prix, alors qu'ils ne sont cultivés et fabriqués que par de petits exploitants agricoles.

Les fabricants des pesticides de synthèse ne partagent pas ce point de vue : "Si un acteur vend un produit de synthèse ou naturel, il doit prouver qu'il est régulier en qualité et en efficacité, estime Jean-Charles Bocquet, directeur de l'Union des industries de protection des plantes. Et cela implique un minimum de tests." Quoi qu'il en soit, constate Bernard Bertrand, "La loi est passée, on n'a plus de recours." Sauf celui d'une mobilisation publique.

Hervé Kempf
Le Monde



19/09/2006
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