LVMH refuse des quotas de vêtements haute couture "made in France"
Le luxe, une des industries les plus rentables du monde, avec à sa tête Bernard Arnault, une des premières fortune mondiale, délocalise pour encore augmenter les marges plutot que de garder le savoir faire en France.
Pour ces dirigeants, l'argent prime absolument tout, le savoir-faire en europe de l'est vaut bien le savoir faire en France.
Il ne faut RIEN attendre des dirigeants financiers, aucune auto-régulation ne fonctionnera - même dans un marché ultra-rentable. C'est l'ancien régime dans des habits de démocratie : les enfants de Benard Arnault prennent les commandes du groupe, leur mérite principal étant d'être né.
Avec l'accumulation d'exemples dans ce sens, inutile de se demander pourquoi l'abstention ou le vote aux extrêmes monte
LVMH refuse des quotas de vêtements haute couture "made in France"
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/30/lvmh-refuse-des-quotas-de-vetements-haute-couture-made-in-france_1326316_3234.htmlLa charte de bonne conduite entre les groupes de luxe et les façonniers (chargés de la confection), fragilisés par la crise, devait être conclue fin janvier. Elle aurait eu belle allure, mercredi 31 mars, pour l'ouverture du Salon de la haute façon "made in France" regroupant le gratin de la couture, du plissage, de l'ennoblissement... Mais ce texte, loin de ses ambitions initiales, ne serait cosigné que le 14 avril.
Après avoir réuni, fin 2009, les représentants des grands de la mode en France - Dior, Vuitton (LVMH), Yves Saint Laurent, Balenciaga (PPR), Hermès, Chanel, Sonia Rykiel ou Agnès b. -, le ministre de l'industrie, Christian Estrosi, a souhaité les sensibiliser à l'importance du "made in France" pour éviter la disparition d'un précieux savoir-faire français (Le Monde du 14 décembre 2009).
La délocalisation croissante au profit d'ateliers italiens ou d'Europe centrale s'est soldée, en 2009, par des fermetures d'usines en cascade, une chute de 20 % des commandes des façonniers et une réduction de 10 % à 15 % des effectifs de ce microsecteur de 6 000 emplois. Ayant confié cette mission à Clarisse Reille, auteur d'un rapport sur ces questions, le ministre espérait que les groupes de luxe s'engagent sur un niveau minimum de commandes aux façonniers ou un préavis minimum de dix-huit mois en cas de cessation des commandes.
Soutenu par des marges opulentes malgré la crise, le luxe était censé donner un exemple vertueux : en relocalisant des productions ou en arrêtant de demander aux façonniers de réduire leurs coûts. Au risque de désavouer les patrons de ses différentes marques, le groupe LVMH, numéro un du luxe dans le monde, a refusé de prendre tout engagement formel. Ce ne sont donc pas les grands noms du luxe français qui signeront cette charte.
A défaut, M. Estrosi paraphera le document avec la Fédération française de la couture, du prêt-à-porter, des couturiers et des créateurs de mode et l'Union française des industries de l'habillement (UFIH), qui représente les façonniers. Il ne prévoit pas de mesure contraignante, mais affiche de bonnes intentions pour renouer un dialogue souvent houleux entre donneurs d'ordres et façonniers. Récemment, l'un d'eux, Grandis, a attaqué Chloé pour rupture abusive de contrat. Au mieux, les délais de paiements aux ateliers seront raccourcis. Les façonniers sont, eux, invités à s'organiser en réseaux pour amortir les variations de la demande ou à chercher des clients à l'étranger.
"Arrogance sans nom"
Le fait que Céline (LVMH) ait décidé, en 2009, de délocaliser sa production avant de faire machine arrière a laissé des traces. Toujours est-il que LVMH a freiné l'avancée des négociations. "Ces rumeurs ne sont pas fondées", rétorque-t-on au sein du groupe. Mais l'idée de se voir imposer tout type de quota de production en France n'a pu être que refusée par un groupe qui fabrique une large partie de son prêt-à-porter de luxe en Italie. Au motif qu'une telle obligation serait incompatible avec les règles européennes de la concurrence. LVMH était bien seul, parmi les donneurs d'ordres, à avancer cet argument, retoqué à Bercy. "C'est d'une arrogance sans nom de la part de LVMH, souligne un participant à la réunion de Bercy. Ce groupe, qui vante des notions d'éthique, montre là une politique de très courte vue."
"On arrive de très loin", tempère Jean-Pierre Mocho, président de l'UFIH. Le Groupement des façonniers réclame un véritable "made in", une extension du crédit d'impôts pour développer les prototypes des nouvelles collections. Il attend la création d'un fonds de garantie pour les jeunes créateurs. De son côté, Laurent Vandenbor, délégué général d'Ouest Mode Industrie, qui regroupe une centaine de façonniers, reconnaît que "les soins palliatifs apportés par le gouvernement (mesures de chômage partiel, formation) ont permis d'éviter deux fois plus de licenciements chez les façonniers". Mais il n'observe "aucun signal rassurant de relance du marché".
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