M. de Villepin s'explique sur le CPE, la mobilisation se poursuit
LEMONDE.FR | 12.03.06 | 21h16 • Mis à jour le 13.03.06 | 11h44
Invité à s'exprimer dans le journal de 20 heures de TF1, le premier ministre a défendu, dimanche 12 mars, son projet de contrat première embauche (CPE), en déclarant d'emblée que "la loi qui a été votée s'appliquera", opposant ainsi une fin de non-recevoir à ceux qui demandaient le retrait pur et simple du projet. Dominique de Villepin a néanmoins annoncé qu'il allait proposer la création de trois "garanties supplémentaires" à ce nouveau contrat destiné aux jeunes.
Parmi ces trois garanties, le premier ministre a avancé que les bénéficiaires du CPE puissent avoir la possibilité d'"être accompagnés par un référent" pendant ces deux ans, une période pendant laquelle l'employeur peut mettre fin au contrat sans avoir à se justifier.
Il a en outre suggéré un "complément de rémunération" s'ajoutant à l'allocation-chômage, "pour une période par exemple de trois mois" afin de permettre aux jeunes d'"avoir une formation complémentaire".
M. Villepin a également proposé une "évaluation régulière" du CPE. "Trouvons des rendez-vous tous les six mois, évaluons ce contrat avec les partenaires sociaux", a-t-il avancé.
Dans un exercice qui se voulait "pédagogique", le premier ministre a reconnu "beaucoup de malentendus, de confusion et d'incompréhensions" à propos du CPE. Au-delà de ce contrat controversé, il s'est déclaré prêt à engager un dialogue avec les partenaires sociaux "sur les moyens de réduire la précarité dans l'emploi". "Je veux aller plus loin pour l'ensemble de nos compatriotes. Au-delà du CPE, il y a une inquiétude sur la précarité", a-t-il dit, en martelant que le maintien du CPE ne représentait pas un "enjeu personnel".
SEMAINE DÉCISIVE
Avant même ces déclarations, les détracteurs du CPE ont annoncé qu'ils poursuivraient la mobilisation, lors d'une semaine qui s'annonce décisive pour le gouvernement.
Réunie à Poitiers, la coordination nationale étudiante a réaffirmé sa "détermination" et appelé les jeunes à manifester dès mardi, avant les manifestations de jeudi, à l'appel du collectif d'organisations de jeunesse Stop-CPE, et de samedi avec les confédérations syndicales.
L'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) ont également appelé, dans des communiqués séparés, les lycéens à organiser des assemblées générales cette semaine et à se mobiliser massivement contre le CPE.
Vendredi, plusieurs dizaines d'universités sur 84 (une trentaine selon le ministère, 40 selon un décompte de l'AFP, 45 selon l'UNEF) étaient touchées par des grèves ou des blocages. Dans le courant du week-end, seules certaines d'entre elles sont restées le théâtre de blocages partiels ou d'occupations par une poignée d'étudiants, comme Toulouse-II-Le Mirail, Rennes-II, Montpellier-II et III, Caen, Tours, Brest, Nantes, le Havre, Rouen, Grenoble-II et III ou encore Dijon.
Les jeunes mobilisés devront cependant composer dès lundi avec une importante partie des étudiants, qu'ils soient pro ou anti-CPE, qui s'opposent aux blocages des facultés hors journées de manifestations et souhaitent que les cours aient lieu.
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