Revue de presse - Savoie

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Retraites Britanniques - dec 05

Source: Lesechos.fr

Londres : le rapport Turner propose de porter l'âge de la retraite au-delà de 65 ans
Le rapport demandé par le gouvernement pour réformer les retraites dérange : il propose d'allonger la durée du travail - à 67 puis à 68 ans - tout en améliorant la retraite de base, ce qui augmentera la charge de l'Etat.


retraites UKSelon Gordon Brown, l'idée de relier l'évolution des retraites à celle des salaires est « inabordable » pour l'Etat.

DE NOTRE CORRESPONDANTE À LONDRES.

Très attendu, débattu avant même sa parution, le rapport demandé par le gouvernement à Adair Turner - ancien patron des patrons britanniques - a proposé hier un schéma de travail très complet pour une réforme des retraites. Le sujet est ici l'objet de discussions sans fin : 12 millions de salariés en effet ne cotisent pas, ou pas assez, pour leur retraite et ne peuvent compter que sur la retraite de base de l'Etat, soit aujourd'hui 80 livres par semaine. Ceux qui cotisent dans des fonds de pension privés ont pour leur part vu leur épargne fondre avec la crise boursière des années 2000 à 2003, et les entreprises doivent maintenant verser des sommes importantes dans ces fonds pour tenir leurs engagements. A cela s'ajoutent des prévisions démographiques qui, comme partout en Europe, annoncent un fort allongement de l'espérance de vie accompagné d'un vieillissement de la population, les classes d'âge du baby-boom atteignant la retraite.

« Pour l'instant, les retraités sont plus riches qu'ils ne l'ont jamais été. Mais il existe une série de problèmes qui ne pourront qu'empirer si un nouveau système n'est pas discuté, décidé et mis en place pour le XXIe siècle », a expliqué Adair Turner. Selon ses propositions, la retraite versée par l'Etat devrait être augmentée et de nouveau indexée sur les salaires (et non plus sur les prix). Elle constituerait ainsi « une base sûre et stable sur laquelle épargner ». Pour parvenir à ce but, admet-il, il faudra à la fois augmenter les dépenses publiques et repousser l'âge de la retraite.

Le rapport Turner propose donc de faire passer de 65 à 67 ans l'âge auquel les Britanniques pourront percevoir leur retraite d'Etat en 2020, puis d'adapter ensuite cet âge en fonction de l'allongement de la durée de la vie jusqu'à 68 ans en 2050. Les dépenses consacrées par l'Etat aux retraites passeront d'ici là de 7,5 % à 8 % du PIB, contre 6,2 % aujourd'hui.

Parallèlement, le rapport suggère la création d'un plan d'épargne national pour la retraite, le National Pensions Saving Scheme (NPSS). Les salariés y seraient tous automatiquement inscrits, mais pourraient demander à ne pas en faire partie. Ils cotiseraient à ce plan à hauteur de 4 % au moins de leur salaire après impôt, l'employeur versant 3 % et l'Etat 1 % sous forme de crédit d'impôt.


Une pomme de discorde
L'effort financier auquel appelle le rapport Turner est évidemment une pomme de discorde. En ce qui concerne la retraite versée par l'Etat, le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, avait fait savoir, dès la semaine dernière, que l'idée de relier l'évolution des retraites à celle des salaires était « inabordable » pour les finances publiques. C'est une question de choix, a répliqué hier, imperturbable, Adair Turner : « On a décidé voici cinq ans de consacrer 1 % du PIB de plus à la santé sur cinq ans, et on l'a fait. Il s'agit là de 1 % à 1,5 % sur vingt ans... »

Quant à l'idée de faire cotiser les entreprises, elle a immédiatement suscité une levée de boucliers, notamment de la part des représentants des PME. Adair Turner estime pour sa part qu'il en coûtera 0,6 % de plus de charges salariales aux employeurs. Mais, si les chambres de commerce britanniques sont très critiques, l'EEF, une organisation représentatives des industriels, se déclare en faveur des cotisations obligatoires.

Dans la City, les avis divergent : l'IMA (Investment Management Association) estime que la création de NPSS peut être favorable pour les activités de gestion de fonds. Mais les assureurs-vie se montrent beaucoup plus réservés. De son côté, le Congrès des syndicats se dit opposé à une augmentation de l'âge de la retraite, injuste pour ceux qui commencent à travailler tôt.

Le gouvernement, qui avait commandé le rapport voici trois ans, a pour sa part promis de publier ses propositions au printemps prochain. « Ce jour marque le début d'un grand débat national, et non sa fin », a souligné John Hutton, ministre du Travail et des Retraites, devant le Parlement. « Nous avons besoin d'un cadre de travail à long terme, mais son coût doit être abordable », a prévenu Tony Blair. Reste à rapprocher le point de vue des experts de ceux du chancelier de l'Echiquier et des partenaires sociaux.


COMMENTAIRES
- Le systeme de retraite de base des anglais donne une pension maximale de 500 euros par mois.
Le reste est en plus via les fond de pension, qui sont indexés sur la bourse - qui peut se casser la figure comme c'est déjà arrivé
Il peut aussi etre adossé aux entreprises, comme aux USA, et si l'entreprise fait faillite, les retraites partent en fumée comme c'est arrivé pour l'empire Maxwell ou pour d'autres cas aux USA (ENRON)
- le ministre de l'economie française vient d'indiquer que la dette liée cout des retraites en France etait de 900 milliards d'euros. Qu'il a abusivement ajouté aux 1100 milliards de vraie dette à financer avec des intérets. Les anglais et les americains n'ont pas officiellement cette dette, ils ont simplement le meme problème - delegué au bon vouloir des entreprises et de la bourse.
- cela montre egalement que les fond de pension (retraite par capitalisation) ne sont pas une solution puisque le systeme anglais craque et que le systeme americain laisse des centaines de milliers d'employés sur le carreau avec les faillites de grands groupes comme Enron, Delphi (200 000 personnes, meme business que Valeo), ou les renegotiations pour que les entreprises ne disparaissent pas avec des retraites à 50% parfois (United Airlines, General motors en cours, worldCom ...).
- dans l'inconscient collectif "capitalisation" veut dire qu'on recupere son argent mis de coté contrairement à la repartition où les actifs donnent aux retraités en comptant sur les actifs suivants pour payer plus tard (solidarité generationnelle). EN FAIT, la capitalisation est EXACTEMENT la meme chose puisqu'il faut que les actifs des entreprises payent les retraités.
- Aux USA, ceux qui n'ont pas eu la chance de travailler dans des grands groupes (30% de la population n'a peu ou pas de retraite) travaillent au dela de 70 ans - avec un problème equivallent pour l'assurance santé (30% sans couverture). Pour etre cynique, si on doit travailler après 70 ans, l'esperance de vie en cas de problème de santé est courte, donc le problème est mineur.


10/01/2006
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