Sarkozy sous l’aile de Bush
avez-vous remarqué que les médias n'ont montré que la surface de la visite de Sarko: les images, le support que Bush lui donne, en passant le message voulu par Nicolas sans l'analyser.
C'est parce que notre presse, à de rares exceptions près est docile, complaisante et ne sait plus faire son travail : c'est à dire poser les questions sur le fond. Si Nicolas est élu, lson modèle de société pour la France est tout trouvé.
Sarkozy sous l’aile de Bush
Présidentielle . Lors d’un voyage officiel aux États-Unis, le ministre de l’Intérieur a donné des gages de bonne foi au président George Bush dans l’éventualité d’une victoire en 2007.
Quand l’une de ses trois casquettes (ministre de l’Intérieur, président de l’UMP, président du conseil général des Hauts-de-Seine) le gêne, Nicolas Sarkozy en coiffe une autre. Le ministre de l’Intérieur a grillé la politesse au président de la République rendue à New York, afin de décorer des pompiers américains lors des cérémonies de commémoration du 11 septembre 2001. Justification embarrassée de Jacques Chirac : le ministre était chargé de « représenter la France (...) puisqu’il se trouvait là ». Mais dans l’esprit de Nicolas Sarkozy, la confusion ne règne pas. Débarrassé de la corvée de représentation confiée à contrecoeur par le président de la République, le candidat à la présidentielle a retrouvé ses réflexes de campagne.
« un poil de mauvaise foi »
Il a réussi à décrocher un entretien d’une demi-heure (à l’occasion d’un rendez-vous formel avec le conseiller à la Sécurité de la Maison-Blanche) avec le président George Bush qui ne reçoit d’ordinaire que des chefs d’État. C’est que le lien idéologique entre les deux hommes est évident.
Devant la French american foundation, regroupant « décideurs américains » et expatriés français, Nicolas Sarkozy a démoli l’image diplomatique de la France incarnée par l’ex-ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin lors de la crise irakienne. « Je suis convaincu que nos relations souffrent de trop d’incompréhensions causées par un manque de dialogue et parfois par un poil de mauvaise foi. » Exit la tradition d’indépendance de la France, la voix « différente » que Jacques Chirac a incarnée durant la guerre en Irak. Nicolas Sarkozy, en quelques mots, a promis d’enterrer les différends avec le « gendarme du monde » : « jamais on ne doit chercher à mettre ses alliés dans l’embarras », a-t-il plaidé. Ne s’était-il pas gardé, à l’époque, de toute remarque négative envers l’équipe Bush ? Il lui signifie aujourd’hui qu’après sa victoire éventuelle en 2007, il placerait naturellement la France sous l’autorité morale des États-Unis. Après la rupture d’avec le modèle social français, le président de l’UMP, bien loin des préceptes de De Gaulle, incarne la rupture avec « une certaine idée de la France » sur la scène internationale.
Après avoir amplement piétiné les plates-bandes du président de la République en rencontrant le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec deux probables candidats à la présidentielle américaine de 2008, histoire de montrer sa stature de présidentiable.
Un public tout acquis à son discours
Puis il a eu, selon son entourage, « le seul rendez-vous hors activité ministérielle » : une séance d’une demi-heure de dédicace de son livre Témoignage « dans un hôtel payé par l’UMP ». Il y a côtoyé les riches expatriés français de New York, dans une librairie de l’Upper East Side, l’un des quartiers les plus riches de la ville. Un public tout acquis à son discours sur la suppression des 35 heures et la revalorisation du travail, auprès de qui grappiller quelques voix supplémentaires lorsqu’il n’aura plus qu’une casquette : celle de candidat à la plus haute fonction de l’État français.
Grégory Marin
http://www.humanite.fr/journal/2006-09-14/2006-09-14-836644
Le rêve américain de Nicolas Sarkozy
Libéralisme . Le président de l’UMP, en visite aux États-Unis, rappelle son attachement au modèle socio-économique de l’Amérique de George W. Bush.
Nicolas Sarkozy n’a jamais caché son admiration pour les États-Unis, cette « nation d’immigrés » qui écoute « l’hymne américain » et salue « la bannière étoilée la main sur le coeur », décrivait-il, admiratif, devant les jeunes UMP à Marseille début septembre. Ce pays avec qui « nous partageons des valeurs communes », expliquait-il alors dans le Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy en a revendiqué une nouvelle fois la filiation. Hier, en visite officielle à New York, pour la célébration du cinquième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, le ministre de l’Intérieur a rencontré le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.
les recettes américaines
pour la France ?
Aujourd’hui à Washington, il doit s’entretenir avec Condoleezza Rice, chef de la diplomatie américaine, et son homologue Michael Chertoff, secrétaire à la Sécurité intérieure. Dans la semaine, il doit également rencontrer deux candidats probables à la présidentielle américaine de 2008. Un agenda rempli de manière à donner à sa propre candidature une stature internationale.
Au-delà des rapports diplomatiques entre la France et les États-Unis, ou des valeurs partagées, Nicolas Sarkozy lorgne sur le modèle économique américain. Pour qui veut casser le modèle social français, l’Amérique de Bush est un parangon d’efficacité. « Voilà un pays qui connaît le plein-emploi depuis près de quinze ans, un pays où la croissance économique est chaque année supérieure à la nôtre d’un point et demi », rêve tout haut le président de l’UMP dans le Monde d’hier. La « société américaine est si exemplaire sur beaucoup d’aspects », elle affiche de « si grandes réussites » qu’il se trouve évidemment des supporters de Nicolas Sarkozy, réunis dans un « groupe libéral et atlan- tiste », qui souhaitent voir appliquer ces recettes en France. Qu’importe si, pour atteindre ce miracle économique, l’âge de la retraite, comme les minima salariaux et les droits sociaux auront été balayés du revers de la main par les politiques et le patronat. Ou plutôt tant mieux : l’exemple est à suivre pour le candidat à la présidentielle. Nicolas Sarkozy rêve d’imposer le modèle économique et social américain à la France, même si, comme le reconnaît le ministre de l’Intérieur, « le socle social minimum ne permet pas à des millions de gens de vivre décemment ».
Grégory Marin
http://www.humanite.fr/journal/2006-09-12/2006-09-12-836495A découvrir aussi
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