Revue de presse - Savoie

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Sous la crise, la bulle du foot continue de grossir...

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Le foot business est la caricature de l'ultra libéralisme. Star payées au delà de toute décence (comme les grands patrons des grandes entreprises), endettement important, inégalités croissantes entre les joueurs.
Les fans ne se rendent pas compte qu'ils applaudissent les équipes ayant choisies un système économique qui les indigne quand cela concerne le monde "normal".
Le sport n'est plus le sport, c'est un business qui doit être rentable et sans incertitude.

Le foot est un cas parmi d'autres. Le basket NBA, la coupe de l'america, autant de sports qui ont perdu leur "esprit" avec la professionnalisation. Argent des investisseurs ou esprit sportif, il faut choisir.

Sous la crise, la bulle du foot continue de grossir...

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Entrée en bourse des grands clubs européens, propriétaires milliardaires, exils dorés des joueurs, achats de droits TV à coups de milliards, la financiarisation du foot a atteint un niveau qui frise la démence. Alors que certains lobbys poussent pour une dérégulation encore plus grande du système, Platini refuse la seule loi du profit pour mesurer les succès sportifs.


L'Emirates Stadium du club d'Arsenal, le plus rentable de Premierleague (cc flickr by wonker)
L'Emirates Stadium du club d'Arsenal, le plus rentable de Premierleague (cc flickr by wonker)
Barcelone – Lyon : 5-2. Pas tout à fait un score de tennis mais un résultat de foot comme on en voit pas souvent qui dit tout le retard des clubs français par rapport aux grands européens. Le foot c’est simple, du moins en théorie : à la fin c’est toujours le budget le plus important qui gagne.
La Ligue 1 est le seul grand championnat à ne présenter qu’un seul club de manière régulière en Champion’s league, une « performance » qui, selon l’étude 2009 du cabinet Ineum consulting s’explique, en grande partie par des données macro-économiques. Le championnat de France, se caractérise par son homogénéité, « un atout au niveau national mais un handicap au niveau international » expliquent les auteurs du rapport.

« Les ressources financières sont aujourd’hui décisives pour attirer les meilleurs talents. La domination des clubs espagnols, italiens et anglais s’explique en grande partie par le pouvoir d’achat dont ils disposent. En effet, neuf des onze premières places à l’ince UEFA sont occupées par des clubs du Top 10 européen en termes de chiffres d’affaires. Seuls le FC Séville et l’Olympique Lyonnais parviennent à s’immiscer respectivement aux septième et huitième places de ce classement ».  



Sous la crise, la bulle du foot continue de grossir...
Des clubs de foot devenus des marques
L’étude fait clairement apparaître l’importance des enjeux économiques liés au monde du football. Les auteurs n’évoquent plus des clubs mais des « marques » et tentent ainsi de cibler les critères nécessaires à l'affirmation économique d’une grande marque :
-    une présence récurrente dans les compétitions européennes
-    un palmarès : au moins un titre européen
-    un nombre important de supporters au niveau local, national et européen
-    des stades de grande capacité
-    des droits TV très élevés

Seule une dizaine de clubs européens entre dans ce cadre. Si la France rattrape son retard sur les leaders européens en termes de droits TV, aucun club Français ne figure dans ce Top ten. Même l’Olympique Lyonnais, faute d’un grand stade.
La si peu glorieuse et de moins en moins incertaine « glorieuse incertitude du sport » conserve encore une certaine marge de manœuvre. Ainsi certains clubs, tels le Real de Madrid, la Juventus ou le Bayern de Munich, réalisent des performances sportives « relativement faibles » par rapport à la manne financière qu’ils génèrent et certains petits clubs surnagent.

Sous la crise, la bulle du foot continue de grossir...
Des actionnaires qui veulent bannir l'aléa sportif
Gilles Morretton responsable de Canal+ Events, interrogé sur la stratégie marketing d’accueil du public et la billetterie semble ne plus supporter cet aléa sportif. Il met en avant l’exemple des franchises américaines de basket, baseball ou foot US : « Les responsables de franchises sont de véritables patrons. Ils ne laissent aucune place au hasard et à l’aléa sportif. Pour les Américains, il est hors de question de présenter à leurs actionnaires différents business-plans en fonction des résultats sportifs espérés par la franchise, comme cela est souvent le cas dans le sport professionnel en France ».  Voilà donc le projet industriel des Abramovich (Chelsea), A Fahim (Manchester City), Berlusconi (Milan AC), Malcolm Glazer (Manchester United), et dans une moindre mesure, Jean-Michel Aulas (Lyon), François Pinault (Rennes) et Robert Louis Dreyfus (Marseille).

L'argent: une pollution des valeurs sportives selon Platini
Une omniprésence de l’argent que le président de l’UEFA, Miche Platini,  juge « néfaste », la qualifiant de « grave menace qui se profile », au point d’en appeler au politique : « L'argent a toujours été présent dans le sport et le football a embrassé le professionnalisme il y a 150 ans. L'argent, toutefois, n'a jamais été l'objectif final, continue-t-il. Dans notre monde, l'objectif principal a toujours été de gagner des trophées Aujourd'hui, pour la première fois, nous courons le risque de nous aventurer dans une ère où seul le profit financier permet de mesurer les succès sportifs, insiste-t-il. Je regrette de constater que cette pollution des valeurs sportives ne suscite aucune réponse adaptée de nos institutions européennes, lesquelles refusent obstinément de reconnaître la spécificité du sport et la nécessité d'avoir des règles qui garantissent l'équité et l'équilibre dans les compétitions ».

Récemment invité au parlement européen, l’ancien capitaine des Bleus expliquait que l'instance dirigeante du football européen envisageait d'imposer des limites aux montants des salaires et des transferts et de mettre en place une instance de contrôle des comptes des clubs au niveau européen. Une volonté de régulation motivée, en partie, par la crise financière mondiale alors que l'afflux de milliardaires étrangers à la tête de clubs, notamment anglais, a provoqué une récente inflation des salaires et des transferts en Europe. L’étude Ineum montre d’ailleurs que l'économie du football européen devrait stagner sur la saison 2008-2009, notamment sous l'effet de la crise et des variations des taux de change entre l'euro et la livre. Alors que sur les 3 saisons précédentes, le rythme de croissance était proche de 7%.

Sous la crise, la bulle du foot continue de grossir...
Vers des règles de fair-play économiques ?
Une occase à ne pas manquer pour Platini. Nos nababs du foot, malgré la passion qui les habite, finiront-ils par se lasser d’engraisser leurs danseuses ? Là réside l'essentiel du débat qui occupe le foot européen. Si les écuries étrangères se révèlent plus compétitives que les clubs français et qu’elles amassent plus de cash que l'OL, elles dépensent surtout l'argent qu'elles n'ont pas. Le modèle d'élite espagnol, comme le modèle anglais érigent le déficit budgétaire en principes de gouvernement. Pour aligner sur la pelouse Messi, Henry, Eto’o et quelques autres génies du ballon rond, le Barça, a dû accumuler une dette de plus de 200 millions euros. Les meilleurs clubs anglais affichent des dettes trois fois supérieures. Ce qu'Aulas et pas mal d’éditorialistes de la presse sportive qui évoquent la Ligue 1 qualifient de « modèle archaïque » constitue aussi une protection contre des dérives susceptibles de mettre les clubs en danger de mort. Plutôt que de se lancer dans une course au toujours plus de merchandising, de droits TV- les chaînes ne veulent plus payer aussi cher…-, de places de stades, d’avantages fiscaux, de valises de billets lors des transferts, la mise en place de règles de «fair play économique » se révéleraient sans doute tout aussi bénéfiques à des championnats déjà familiarisés à une gestion saine de leurs ressources.



16/03/2009
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