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Magnifique revanche de l'histoire : le colonisé rachète le colonisateur.

C'est une démonstration de plus que quand on "ouvre" le capital, on perd le pouvoir. Jaguar s'est vendu à Ford et Ford vend à Tata.

Les anciens de Pechiney en savent quelquechose, vendu à Alcan, qui est absorbé par un australien qui liquide le savoir faire de ce qui fut un des fleurons de l'industrie française. Les promesses d'Alcan n'ont pas tenu longtemps.

Dans la région - Salomon vendu par les fils à Adidas a été revendu à un finlandais - qui "rationalise".

Au passage, il n'est pas pire d'être achété par un pays en developpement, les risques de delocalisation ne sont pas plus grand; c'est parfois le contraire car les pays emergeants ont plus tendance à valoriser le savoir-faire et l'implantation locale pour se développer.  Tata n'est pas une perdrix de l'année - c'est un groupe énorme, ancien et très compétent.

Quand on pense que ni l'Inde, ni la Chine ne sont au G7, il y a de quoi rire (jaune) à la gouvernance économique dite "mondiale", qui est en fait "occidentale + Japon" et ne tient plus face à la réalité.

Tata en négociations avancées pour acheter Jaguar et Land Rover

http://www.lesechos.fr/journal20080104/lec2_industrie/4667731.htm

Le constructeur américain confirme que le conglomérat de Ratan Tata est favori pour la reprise des deux marques de luxe britanniques. Tata espère parvenir à un accord au cours des prochaines semaines.

L'indien Tata Motors est bien le candidat préféré de l'américain Ford pour la reprise de Land Rover et Jaguar. Le constructeur automobile américain a annoncé hier qu'il entrait en « discussion approfondie » avec le groupe du milliardaire indien Ratan Tata en vue de lui céder ses deux marques de luxe britanniques. Ford a mis en vente Land Rover et Jaguar l'an dernier pour réduire son endettement et se focaliser sur la restructuration de ses activités américaines, lourdement déficitaires. La firme américaine confirme ainsi les informations de presse publiées il y a quelques jours (« Les Echos » du 24 décembre).

L'opération n'est pas encore faite. « Il reste une masse considérable de travail à accomplir », a précisé Lewis Booth, responsable de Ford pour l'Europe, de Jaguar et de Land Rover. Tata Motors a confirmé de son côté l'entrée en négociations « détaillées » avec Ford, insistant également sur la complexité des discussions à mener. Le numéro deux indien de l'auto espère un accord « dans les semaines à venir ».

De 1,5 à 2 milliards de dollars

Tata était donné depuis plusieurs semaines comme favori pour cet achat. En novembre, le syndicat britannique Unite s'était prononcé en faveur de la firme indienne, qu'il considère comme « un partenaire déjà bien établi dans la production automobile ». Tata Motors a été préféré à One Equity Partners, le fonds d'investissement de la banque américaine JP Morgan, et à un autre constructeur indien, Mahindra & Mahindra, associé au fonds Apollo Management. Les offres en présence seraient comprises entre 1,5 et 2 milliards de dollars, soit de 1 à 1,4 milliard d'euros, selon la presse, des chiffres qui n'ont pas été confirmés par Ford. C'est nettement moins que le prix payé par l'industriel américain pour acquérir les deux marques. Ford a acheté Jaguar pour 1,6 milliard de livres (environ 2,1 milliards d'euros aujourd'hui) en 1989 et Land Rover l'année suivante pour 1,7 milliard de livres (2,3 milliards d'euros). La firme de Detroit les avait ajoutées à Aston Martin et Volvo dans son portefeuille de marques de luxe. Aston Martin a été vendu l'an dernier à des fonds d'investissement koweïtiens. Ford a déclaré en novembre qu'il ne comptait pas vendre Volvo.

L'acquisition de Jaguar et Land Rover constituerait une nouvelle percée retentissante de Tata au Royaume-Uni. Tata Steel, la filiale sidérurgique du conglomérat indien, a emporté il y a un an Corus, l'ex-British Steel, pour 6,2 milliards de livres (8,3 milliards d'euros).