Revue de presse - Savoie

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Vers une crise plus longue et lourde que prévu

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"Hors Bilan" veut dire, sortie dela comptabilité de l'entreprise. "Consolidé", veut dire réintégré dans les comptes de l'entreprise.

Lien avec le choix des normes comptables en cours de discussion en ce moment en Europe: si on autorise legalement une société à "sortir" de son bilan les activités à risque, c'est un choix lourd de conséquence qui permet de cacher l'ampleur des risques pris et donc de faire toutes les manipulations possibles, cacher l'incurie des gestionnaires et verser des dividendes gras aux actionnaires et décideurs

à part ça, comme d'habitude, quand on demande à quelqun ce qu'il pense de la crise, quand il en est victime "elle n'est pas grave", quand il n'est pas victime "elle est grave".

LECON (entre autres) NE FAITES JAMAIS confiance aux avis de personnes qui ont un intérêt quelconque dans la réponse qu'il donne. La liste des longues des "conflits d'interets" : scientifiques payés par des labos, financiers par des banques, semenciers impliqués dans les OGM, notaires par un marché immobilier, journalistes copains des politiques, etc ...

La crise sera longue, on le sait depuis longtemps, quand une bulle éclate, ça prend TOUJOURS du temps, c'est proportionnel à la taille de la bulle.

Vers une crise plus longue et lourde que prévu

http://www.lesechos.fr/journal20080116/lec2_finance/4673178.htm

Ce devait être une crise conjoncturelle. C'est en train de devenir en plus une crise structurelle. Six mois après que la première vague de la crise du « subprime » a commencé à fragiliser les fondations des banques américaines, en ce début 2008, l'ensemble des édifices de Wall Street semble sur le point de se fissurer. Augmentations de capital à répétitions, passages de provisions record, pertes massives et surtout perspectives à moyen terme bien sombres... « En 2007, seule la seconde moitié de l'année n'aura pas été bonne. En 2008, c'est sans doute toute l'année qui sera mauvaise », admet un « banker ».

Comme lors de la crise des « savings loans » des années 1980, des chocs mexicain, asiatique et russe des années 1990, ou de l'explosion de la bulle Internet en 2000, la sortie de route actuelle est en partie cyclique. A l'heure où l'immobilier américain provoque un ralentissement économique, la finance est naturellement atteinte. Le dérapage de la pierre étant plus violent et durable que prévu, Wall Street, qui s'est nourrie de la croissance immobilière, perd fatalement un de ses moteurs. L'activité se contracte mais les pertes s'avèrent également plus lourdes que prévues. Non seulement les banques ont pris trop de risques et en payent aujourd'hui directement le prix, mais, en prime, pour ne pas ternir leur image, certaines comme Citigroup (avec ses fonds SIV) ont dû accepter de ne pas laisser certains produits structurés ou fonds vendus à des tiers faire faillite. Le « hors bilan » a dû être consolidé. Moins de recettes, plus de pertes... le choc est rude et le ralentissement global de l'économie américaine qui devrait atteindre les entreprises comme les ménages complique encore plus la vie de la finance.

Inventer de nouveaux métiers

Mais la crise est plus profonde car elle touche les fondamentaux mêmes des banques. Des pans entiers d'activités sont en effet menacés par la perte de confiance dont est victime le système financier. Une fois la crise passée, les banques auront en particulier du mal à relancer les activités de titrisation qui leur permettaient de « repackager » et de transférer le risque à d'autres investisseurs. Le marché des ABS (« asset backed securities ») est désormais à plat. Cette activité très rémunératrice pendant des années et permettant de croître sans avoir besoin d'augmenter ses fonds propres a sans doute disparu pour longtemps. Pour retrouver le chemin de la croissance, Wall Street va devoir s'inventer de nouveaux métiers plus gourmands en capitaux.

Voilà pourquoi la priorité, au-delà de la réduction des coûts et des pertes, est de lever des fonds. Mais à moyen terme, cette redistribution du capital pourrait avoir de lourdes conséquences. Certes, les nouveaux actionnaires sont présentés comme des investisseurs passifs. Mais demain, le fait de voir des blocs très substantiels d'actions contrôlés par une poignée de fonds pourrait favoriser les fusions-acquisitions. « Nous nous attendons à une vague de consolidation à la sortie de cette crise, une fois que les acheteurs auront une vision plus claire et un début d'assurance que la situation s'est en particulier stabilisée, sans doute d'ici 2009, dans l'immobilier », notent les analystes de Goldman Sachs. Les banques généralistes américaines et étrangères profitant de la faiblesse du dollar, et proportionnellement moins affectées par la crise, pourraient en profiter.

DAVID BARROUX


16/01/2008
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