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Cette gauche qui dit non à la libre circulation

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Il est plus facile de trouver des articles un peu objectif sur la commission européenne dans la presse étrangère. Ici la Suisse.
Que dit cet article : la libre circulation des travailleurs est une menace contre les acquis sociaux. Les règles de protection ne sont pas respectées (24% de fraudes avec des contrôles faibles) et plus encore "Bruxelles interdit de combattre le dumping."

Sans harmonisation sociale, la libre circulation des personnes c'est le dumping social - il a été annoncé par Marx dès 1830. 180 ans plus tard, rien n'est fait contre - même dans un espace Européen censé s'en occuper.

Cette gauche qui dit non à la libre circulation

http://www.letemps.ch/template/suisse.asp?page=5&contenuPage=&article=247441&quickbar=

BILATERALES. Un «comité ouvrier» appelle à voter non au nom de la sauvegarde des acquis sociaux.

«Non à la libre exploitation des travailleurs!» L'affiche du «comité ouvrier» de gauche syndicale réuni hier à Genève, a d'emblée donné le ton. Sa campagne n'aura rien de commun avec celle du comité du Parti socialiste et des Verts, lancée le même jour, en faveur du oui.

'); document.write (''); } Ce comité basé à Genève, créé à l'appel d'une frange de syndicalistes, de socialistes et des communistes genevois, appelle à voter non à la reconduction de la libre circulation des personnes. Une libre circulation qui n'est autre chose, à leurs yeux, que la liberté des patrons à pratiquer la sous-enchère salariale à leur guise.

Dans le collimateur du comité, qui compte une quarantaine de militants essentiellement en Suisse romande, la directive de «libre prestation de services», en usage au sein de l'UE, remet en cause les législations nationales et les conventions collectives de travail. Par exemple, en 2008, la Cour européenne de justice a donné raison à la Commission européenne qui avait porté plainte contre le Luxembourg. Celui-ci offrait aux travailleurs détachés les mêmes conditions qu'aux travailleurs locaux, contrevenant ainsi à la directive. «La réalité, clame Michel Zimmermann, du Syndicat des services publics (SSP), c'est que Bruxelles interdit de combattre le dumping.»

Contrôles «inefficaces»

En Suisse, la loi sur les travailleurs détachés oblige les entreprises sous-traitantes ayant leur siège à l'étranger à respecter les conditions minimales de travail ayant cours en Suisse. Ils doivent aussi, et les syndicats y tiennent, annoncer la venue des travailleurs huit jours à l'avance, afin de permettre les contrôles. Mais pour combien de temps? Le comité pointe du doigt les pressions de Bruxelles afin d'abolir ce garde-fou.

Autre point, qui divise fortement à gauche, le système de contrôle. Le 15 décembre, alors que l'Union syndicale suisse (USS) confirmait son soutien à la voie bilatérale, son président, Paul Rechsteiner, rappelait que des contrôles efficaces, menés par des commissions tripartites - composées des représentants des autorités, des employeurs et des syndicats - chargées de traquer la sous-enchère sociale et salariale dans les branches concernées, constituait une exigence sine qua non au soutien de l'USS à la libre circulation. Préférant la lutte à l'intérieur du système, le syndicat a obtenu une hausse de 50% des contrôles pour les travailleurs détachés.

Mais l'extrême gauche souligne précisément la faiblesse de ces contrôles: «Le Seco reconnaît 24% d'abus en matière de sous-enchère salariale pour les entreprises contrôlées, ce qui est la pointe de l'iceberg», tonne Michel Zimmermann. «De plus, il n'existe pas de véritable sanction à l'encontre des entreprises, notamment celles qui sont extraterritoriales.» Reconduire la libre circulation «donnerait le prétexte aux patrons de rompre la paix du travail», renchérit l'enseignant socialiste genevois Albert Ador. Les syndicalistes de la gauche dure admettent qu'il est difficile d'apprécier les 24% d'abus en l'absence de comparaison par rapport à l'époque qui a précédé la mise en place de la libre circulation. Ils jugent pourtant que celle-ci «décuple les possibilités de mettre en œuvre une concurrence criminelle».

Ce n'est pas la première fois que la gauche anticapitaliste, minoritaire, se bat contre la libre circulation. Elle l'avait déjà fait en 2000, et en 2005 lors de l'élargissement à l'Est.

Qu'importe si la clause guillotine fait tomber les accords bilatéraux, aux yeux de ce comité pour qui l'UE est le moteur d'un démantèlement social à grande échelle.

Le même jour Christian Levrat, le président du PS, a averti qu'«un non affaiblirait, voire provoquerait la disparition du dispositif de contrôle des salaires». Quant à l'UDC, elle ne manque pas de jouer dans sa campagne sur la crainte de la précarisation de l'emploi pour attirer des militants de gauche.


09/01/2009
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