Electricité : révolution dans les barrages
COMMENTAIRES
question : ça va rapporter quoi aux français ?réponse - un prélèvement supplémentaire pour alimenter les actionnaires des grands groupes privés. Comme cela a déjà été démontré partout dans le monde, la concurrence en électricité NE FAIT JAMAIS BAISSER LES PRIX - même en période de prix du pétrole stable.
On a donc ici une privatisation d'infrastructures payées par les contribuables et qui en profitent via une électricité bon marché - et on va remettre cette infrastructure au privé qui le fera pour en tirer des bénéfices importants.
Les tenants de cette mesure argueront du fait que les citoyens (l'état) vont toucher une redevance. Argument BIDON, puisque les citoyens payeront cette redevance + une marge dans leur facture électrique. Merci le dogme de la logique de marché.
La détention de concessions d'infrastructure est une des source de profit les plus rentables et les moins risquées pour les actionnaires. Dans ce secteur, les entreprises privées ne sont pas des entrepreneurs créateurs de valeur, mais des financiers calculateurs.
Tout ceci est le résultat de directives européennes sur l'énergie approuvées en 2001 à Barcelone sous la commission Prodi (PS) avec une majorité de gouvernement de gauche en Europe. Avec une gauche comme ça . . . . pas étonnant qu'elle perde les élections en europe, et pas étonnant qu'on n'entende pas l'opposition sur ce sujet puisqu'il est le résultat de ses choix antérieurs !!
Grandes manoeuvres en vue dans les barrages français
Le renouvellement des concessions hydroélectriques françaises devrait être soumis à un appel d'offres à partir de l'automne. De GDF Suez au norvégien Statkraft, tous les poids lourds européens se positionnent sur le dossier.
Les concessions hydroélectriques françaises seront l'un des dossiers chauds de la rentrée. Aujourd'hui, la France compte 399 barrages d'une puissance supérieure à 4,5 mégawatts, exploités pour 80 % d'entre eux par EFD. Mais, à la demande de Bruxelles, les ouvrages en concessions vont être progressivement soumis à la concurrence. Après des années de discussion, des appels à candidatures doivent débuter cet automne pour les concessions se terminant à l'horizon 2011-2012. Les remises des offres interviendront en 2010. Et d'ici à 2020, l'équivalent d'au moins 3.000 mégawatts de capacités aura ainsi été remis en jeu sur une puissance installée totale de 23.500 mégawatts. Même si EDF freine plutôt le mouvement, comme le souligne GDF Suez...
Ce renouvellement excite bien évidemment l'appétit des opérateurs européens. L'allemand E.ON, l'italien Enel, l'espagnol Iberdrola ou le norvégien Statkraft ne font pas mystère de leur intérêt pour les barrages français. Deuxième acteur hexagonal avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) et la SHEM, GDF Suez entend également augmenter ses capacités de production hydrauliques à l'occasion de l'ouverture à la concurrence du parc concessible. « Nous voulons conquérir de nouvelles concessions en France », a affirmé hier son patron, Gérard Mestrallet, à l'occasion d'une visite du barrage de Génissiat, près d'Annecy. Le groupe, qui assure actuellement 25 % de la production hydroélectrique française, souhaiterait disposer de 4.000 à 4.500 mégawatts en 2013, contre 3.723 mégawatts aujourd'hui.
Pourquoi un tel intérêt des uns et des autres ? Centrales électriques et barrages permettent tout d'abord de produire de l'électricité à un coût très bas, de l'ordre de 20 euros par mégawattheure en moyenne en France, selon le rapport Birraux-Bataille. Les investissements sont en effet déjà largement amortis. De quoi susciter des marges substantielles au vu d'un prix de marché aux environs de 60 euros par mégawattheure actuellement. L'hydroélectricité est ensuite un bon moyen de faire face aux pics de consommation, les capacités de production d'EDF étant par exemple mobilisables en dix minutes. C'est enfin un moyen de développer la part des énergies renouvelables et de diversifier le portefeuille énergétique d'un grand groupe européen.
Des points restent à régler
Plusieurs points restent néanmoins à régler. Il apparaît en effet nécessaire d'adopter une logique de chaîne tenant compte de l'interdépendance des barrages plutôt que de se limiter uniquement aux concessions arrivant à échéance. Dans ce cas, l'appel d'offres porterait sur l'ensemble d'une vallée. Si cette logique était appliquée, le renouvellement devrait représenter un minimum de 5.000 mégawatts de capacités remis en concurrence.
Le niveau de redevance appliquée aux concessions renouvelées fait aussi débat. Proportionnelle aux recettes issues des ventes d'électricité, cette redevance a été plafonnée à 25 % puis déplafonnée à l'occasion du Grenelle de l'environnement. Pour GDF Suez, un déplafonnement serait un mauvais signal. Il ouvrirait la porte à des acteurs purement financiers, susceptibles de réduire les investissements en maintenance. « Si on déplafonne cette redevance, le critère financier risque de devenir primordial », estime Henri Ducré, chargé de la branche énergie France de GDF Suez. Le groupe milite aujourd'hui pour un plafond de 30 % pour la redevance. Pour l'instant, la CNR est le seul acteur français de l'hydraulique à payer depuis six ans une redevance de 24 % à l'Etat. Ni EDF ni la SHEM n'y sont astreints.
A découvrir aussi
- Echec total de la dereglementation electrique - les resultats aux USA - dec 05
- EDF : l'actionnaire ou le client ?, par Jean-Michel Bezat
- Veolia et EDF en passe de perdre l'éclairage de Paris
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 79 autres membres