Entre Paris et Londres, la nouvelle entente cordiale sonne le glas de la défense européenne
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Après la reintegration dans le commandement de l'OTAN, Sarko continue la destruction de la spécificité de la politique extérieure française en abandonnant l'embryon de défense européenne avec l'allemagne au profit de l'angleterre qui est le caniche des USA depuis 1945 (et de bush recemment - on a vu avec quel succès !!).
Même si toutes ces décisions sont reversibles dans la durée, elles sapent l'indépendance de la France vis à vis de la politique américaine et laisse l'Europe sans politique independante, puisque l'allemagne ne peut pas à elle seule, faire une politique étrangère pour l'Europe.
Ce n'est pas un virage historique car c'est reversible et Sarko n'a ni la vision, ni la carrure intellectuelle pour le faire, mais cela ruine le potentiel d'indépendance de l'Europe pour quelques années
De Gaule ne voulait pas des anglais en Europe. Il avait parfaitement vu l'incompatibilité fondamentale de vision sur l'Europe entre une alliée des USA (anglais) et une Europe politique (France et Allemagne).
Pour les 40 ans de la mort de De Gaule, Sarko enterre sa politique visionnaire tout en prétendant l'honorer.
Quelle ironie
Entre Paris et Londres, la nouvelle entente cordiale sonne le glas de la défense européenne
http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/Entre-Paris-et-Londres-la-nouvelle-entente-cordiale-sonne-le-glas-de-la-defense-europeenne_a2.html
Nous voici donc revenus aux grandes heures de l'Entente cordiale entre Paris et Londres, comme en 1904. Car il est difficile d'y voir une réédition du sommet de Saint-Malo, qui marqua, en 1998, la relance de la défense européenne par la volonté conjointe de Tony Blair d'une part et de Jacques Chirac-Lionel Jospin de l'autre. Il suffit de se reporter aux déclarations faites ce dimanche par Liam Fox au Sunday telegraph pour comprendre de quoi il s'agit. Les mesures qui seront annoncées mardi ne sont pas, dit-il, "une réédition du projet de coopération militaire accrue dans un cadre européen" , comme à Saint-Malo, "pas plus qu'il n'est question d'une poussée en vue de constituer une armée européenne à laquelle nous nous opposons. Il s'agit d'obtenir des capacités réelles et des résultats tangibles, et prouver que la coopération en Europe n'a pas toujours besoin de se situer à un niveau européen, mais peut se développer à l'échelon bilatéral entre deux Etats". Voilà qui a le mérité d'être clair, même si les choses seront sans doute présentées un peu différemment de ce côté-ci de la Manche...
De retour du dernier sommet européen des ministres de la Défense à Gand, Hervé Morin nous confiait quelque peu dépité, son constat de "l'absence de volonté" des Européens d'accroître leur coopération et leurs effrots, estimant qu'ils "renonçent à être un acteur majeur sur la scène internationale". Partout, les crédits militaires sont en baisse, notamment chez les trois grands, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. Et, malgré l'enthousiasme obligatoire qui avait suivi la présidence française de l'UE, en 2008, l'Europe de la Défense a marqué très sérieusement le pas depuis lors. J'avais alors expliqué, dans un livre, pourquoi il ne pouvait en être autrement de cette "grande illusion".
La France est revenue dans l'Otan, abandonnant sa posture spécifique au sein du monde occidental. Ses dirigeants ont constaté, souvent bien malgré eux, qu'il n'y avait plus grand chose à attendre côté européen. D'où le choix d'une relation bilatérale forte avec Londres, qui a les faveurs du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud.
Il y a, chez les dirigeants français, l'ambition de développer une relation spéciale avec Londres, qui équilibrerait la special relationship entre Londres et Washington. Plus exactement, c'est l'idée est que la France devienne à son tour un allié privilégié des Etats-Unis, pour constituer une sorte de triumvirat de gens sérieux au sein de l'Alliance. Pas sûr que cela enthousiasme nos autres alliés européens et atlantiques, à commencer par les Allemands - avec lesquels les désaccords stratégiques vont croissant, comme sur la question du nucléaire ou du bouclier antimissile.
Il y a là un vrai choix politique, non dénué de réalisme, qui mérite d'être discuté. Faute de défense européenne et constatant les lourdeurs et les impuissances de l'Otan, la France opte pour le développement de relations bilatérales avec quelques partenaires, en premier lieu, le Royaume-Uni.
On dit que la conjoncture s'y prête, parce que tous les pays sont aujourd'hui contraints, faute d'argent, de réviser leurs ambitions à la baisse. C'est faire contre mauvaise fortune bon coeur.
Au delà de l'annonce politique, qui occupera le devant de la scène médiatique, reste à voir par quoi elle se traduira concrètement au plan militaire. On risque d'être assez déçu lorsqu'on entrera dans les détails triviaux. Nous en parlons depuis des semaines : coopération technique et discète dans le nucléaire, groupe aéronaval commun (?) mais pas avant 2020, lancement d'études sur un drone Male ou des missiles navals, mutualisation des pétroliers ravitailleurs... Nous y reviendrons évidemment en détail.
Rappelons, pour ceux qui ont la mémoire courte, que la Grande-Bretagne est un pays avec lequel la France a eu, dans le passé, des programmes militaires ambitieux, comme l'avion de combat Jaguar ou les hélicoptères Puma, Gazelle et Lynx.
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