Revue de presse - Savoie

Les coachs de l'équipe de France de football peuvent à tout moment compter sur les suggestions de millions de Français prompts à endosser le survêtement d'entraineur dans leur salon. A présent qu'il est au plus bas dans les sondages Nicolas Sarkozy va bénéficier, lui aussi, de conseils divers et variés, intéressés ou non. Eric Le Boucher, l'agitateur neolibéral du Monde, a trouvé la solution pour le Président : garder une impopularité durable pendant dix-huit mois au moins.

Durant cette période de ralentissement de la croissance, Le Boucher propose que le gouvernement, au lieu de chercher à amortir le choc, accélère encore «les réformes», c'est-à-dire les mesures d'économies, les suppressions de crédits et d'emplois. Le journaliste lui propose d'appliquer «son» programme, à savoir le rapport Attali, auquel il a contribué. Non content d'avoir réussi à bloquer Paris en provoquant des manifestations monstres contre une réforme même pas adoptée, Eric Le Boucher persiste et signe. Si Sarkozy l'écoutait, il serait certain de provoquer des manifs de fonctionnaires, d'enseignants, de coiffeurs et même de notaires. En l'occurrence, Eric le Boucher n'en a rien à foutre : plus ces corporations descendent dans la rue, plus ils fourniront une matière inflammable à ses odes hebdomadaires à la révolution libérale. Tant que personne ne propose d'appliquer les principes du rapport Attali à Eric Le Boucher lui-même, c'est-à-dire de le payer un euro la ligne, comme les journalistes précaires, Eric Le Boucher n'a rien à craindre.