Revue de presse - Savoie

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Goldman Sachs aurait aidé la Grèce à dissimuler sa dette

COMMENTAIRES

Les institutions financières gagnent de l'argent en aidant à tricher, et après elles jouent contre les tricheurs et en gagnent encore.
On peut en tirer plusieurs reflexions:
- la finance n'a aucun scrupule, aucune déontologie, et ne recule devant rien pour faire plus d'argent - même pour les plus gros et les plus réputés. On ne doit pas leur faire confiance - ou plus exactement, on doit tout à fait savoir à quoi s'attendre : nimporte quel coup bas légal ou pas est possible
- les états qui utilisent ces institutions sont naïfs et/ou irresponsables. Ils se mettent dans les mains d'entités prêtes à tout ou presque pour gagner de l'argent
- malgré de nombreux discours, dont celui du G20, les états pour l'instant n'ont aucun courage et ne s'attaquent pas au capitalisme financier. Les lobbys - dont le financier - qui sont autorisés aux USA à financer ouvertement les campagnes électorales tiennent les systèmes démocratiques entre leurs mains.
- augmenter la dette, c'est augmenter notre dépendance dans les rapaces. Laisser les ultra-riches devenir encore plus riches, baisser leurs impots, ne pas s'attaquer serieusement à l'évasion fiscale - c'est mettre la masse du peuple dans les mains des institutions financières qui formateront notre système social à leur sauce, c'est à dire le privatiseront pour gagner encore plus d'argent
- sans politique économique convergente dans la zone euro, l'euro mourra.
Une politique économique convergente implique une aide des pays riches aux pays endettés (allemagne aide la grèce) et une discipline budgétaire convergente quasi "allemande" dans les pays les moins riches. Problème : on ne voit pas les contribuables allemands (et français) payer les deficits grecs ou portugais, on ne voit pas la grece et le portugal devenir rigoureux comme les allemands.
L'euro est donc le nouveau nom du mark; les pays de la zone euro sont entrés dans la zone mark sans le savoir.

Goldman Sachs aurait aidé la Grèce à dissimuler sa dette

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/goldman-sachs-aurait-aide-la-grece-a-dissimuler-sa-dette_226817.html?XTOR=EPR-175

Selon le New York Times, la banque d'affaires américaine aurait utilisé des instruments financiers complexes, comme ceux à l'origine de la crise financière américaine, pour aider la Grèce à dissimuler l'ampleur de sa dette.

Des banques de Wall Street comme Goldman Sachs ont utilisé des instruments financiers complexes comme ceux qui ont été à l'origine de la crise financière américaine, pour aider la Grèce à dissimuler l'ampleur de sa dette, écrit dimanche le New York Times.

Un montage élaboré par Goldman Sachs a notamment permis en 2001, juste après l'adhésion d'Athènes à l'Union monétaire européenne, d'aider le gouvernement grec à emprunter des milliards, selon le journal qui cite "des personnes au courant de la transaction".

Ce schéma est resté caché du public car il prenait la forme d'une transaction sur devises, plutôt qu'un prêt. Il a aidé Athènes à respecter les règles édictées par Bruxelles en matière de déficit tout en continuant de vivre au-dessus de ses moyens, selon le Times.

Goldman Sachs a reçu quelque 300 millions de dollars de commission pour ce montage, selon le NYT citant "plusieurs banquiers au courant de la transaction".

En échange d'argent frais, le gouvernement grec a renoncé à des revenus futurs, comme des taxes d'aéroports ou des recettes du loto, pendant les années à venir.

Selon leurs détracteurs, ces accords n'étant pas été enregistrés comme des dettes trompent les régulateurs et les investisseurs sur la réalité de l'endettement du pays, selon le journal.

Le journal précise encore que début novembre 2009, trois mois avant qu'Athènes devienne l'épicentre de la crise de l'euro actuelle, une équipe de Goldman Sachs, dirigée par son président Gary Cohn, est arrivée à Athènes avec un instrument financier qui aurait permis à la Grèce de repousser à un avenir lointain le poids de la dette sociale. Ce mécanisme n'a toutefois pas été retenu.

L'ampleur abyssale des finances grecques a placé l'euro sous attaque des marchés financiers, mettant à l'épreuve la solidarité des pays de la zone.

Une banqueroute du pays affecterait les banques qui lui ont prêté de l'argent et aurait des effets dans le monde entier, note le Times.

Comme les grandes institutions financières sauvées de la faillite par les pouvoirs publics pendant la crise, la Grèce est "trop grosse pour tomber", écrit le New York Times.

Tricher sur les chiffres du déficit, un sport européen

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/tricher-sur-les-chiffres-du-deficit-un-sport-europeen_226849.html?XTOR=EPR-175

La réputation financière de la Grèce a encore pris un coup dimanche. Le New York Times a révélé que Goldman Sachs lui avait fourni un produit dérivé lui permettant de masquer sa dette. Mais Athènes n'est pas la seule à ruser pour réduire son déficit public.

Comment Goldman Sachs a-t-elle aidé la Grèce à masquer l'ampleur de sa dette en 2001?

Les critères de Maastricht empêchant la Grèce de trop augmenter la dette, Goldman Sachs lui aproposé une autre formule pour emprunter: du cash contre des versements futurs. Sur le papier, ce n'est pas une dette mais un swap sur devises (un échange de flux financiers). Les  Etats ont souvent recours à ce type de produits dérivés pour se couvrir contre les risques de change. Sauf que Goldman a monté la transaction de manière à camoufler dans le swap de 10 milliards de dollars un prêt d'un milliard à la Grèce. Prêt que l'Etat rembourse jusqu'en 2019 en cédant à la banque ses taxes d'aéroport et les revenus de sa loterie nationale. L'opération est tout à fait légale. D'ailleurs, Eurostat, l'agence chargée de vérifier les comptes publics dans l'UE, était au courant selon Bloomberg.

La Grèce, habituée des statistiques frauduleuses ?

La péninsule hellénique n'en est pas à sa première "tricherie" statistique. Son déficit excessif l'ayant empêché de rentrer une première fois dans la zone euro en 1999, le pays a procédé à une vaste opération de "maquillage" de ses comptes : le gouvernement a  "inscrit les commandes de matériel militaire dans son bilan non pas au moment de la commande, mais au moment de la livraison", explique Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE. De même, des milliards d'euros de dépenses publiques dans le secteur hospitalier ont échappé au bilan de l'Etat. Ainsi, le déficit officiel de la Grèce en 2001 était de 1,4% du PIB et l'Etat a pu rejoindre la zone euro, alors que son déficit était en réalité de 3,7%. Résultat, il est difficile aujourd'hui de connaître les "vrais chiffres" de ses finances.  En 2009, alors que le gouvernement sortant prétendait que le déficit était inférieur à 6%, le nouveau premier ministre Georges  Papandreou annonçait qu'il était plutôt de l'ordre de 13%. Désormais, il semblerait que 16% soit plus proche de la réalité...

La Grèce est-elle le seul pays à "tricher" sur ses chiffres ?

Loin de là... "Dans tous les pays, les chiffres de la dette et du déficit ont toujours un petit halo de comptabilité créative", résume Henri Sterdyniak. En 1996, l'Italie a eu recours à des swaps avec la banque américaine JP Morgan pour réduire artificiellement son déficit, selon le New York Times. De manière plus "classique", Berlusconi a "cédé pour 10 milliards d'euros les droits d'entrée dans les musées nationaux à une société financière, qui reçoit en échange 1,5 millard d'euros par an pendant 10 ans", explique l'économiste de l'OFCE. 

Mais l'Italie et la Grèce ne sont pas les seuls à recourir à des emprunts masqués pour satisfaire les critères de Maastricht. En 2004, Goldman Sachs et Deutsch Bank ont réalisé un montage financier pour l'Allemagne appelé "Aries Vermoegensverwaltungs". Selon l'économiste Felix Salmon, l'Allemagne aurait ainsi emprunté à des taux largement supérieurs à ceux du marché, uniquement pour éviter que la dette n'émerge dans les comptes publics. La France n'est pas en reste. Selon Henri Sterdyniak, "au début des années 2000, elle a émis des emprunts et a inscrit le remboursement des intérêts à la fin d'une période de 14 ans."



16/02/2010
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