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L'Allemagne a mal à sa classe moyenne

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c'est le modèle libéral : le gagnant prend tout. Les autres prennent les miettes, dans ce modèle, il y a quelques gagnants ultra-riches de plus en plus de perdants, de moins en moins de"milieu".

Le sport adulé par le peuple est une bonne illustration, quelques stars et clubs millionnaires, beaucoup de bas revenus.

L'Allemagne a mal à sa classe moyenne

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/l-allemagne-aussi-a-mal-a-sa-classe-moyenne_146301.html?xtor=EPR-77

Tout comme la France, l'Allemagne déplore l'appauvrissement continu de sa classe moyenne. Outre-Rhin, les inégalités s'accentuent et le déclassement social s'accélère.

La classe moyenne allemande s'est atrophiée au cours des six dernières années, tirée vers le bas dans un contexte où les inégalités salariales s'accroissent et où la tendance au déclassement social se renforce, révèle une étude de l'institut de conjoncture DIW. Alors que 62% des actifs étaient membres de la classe moyenne en 2000 (c'est-à-dire qu'ils gagnaient entre 70% et 150% du revenu médian), ils n'étaient plus en 2006 que 54%, soit 44 millions. Autrement dit, les riches sont de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres, explique en substance cette étude publiée mardi à Berlin. « La concentration s'est accrue à chaque extrémité de l'éventail des salaires », constate DIW.

Au sein des classes moyennes, le risque de déclassement social a objectivement augmenté, en particulier en ce qui concerne les "foyers classiques" avec des enfants de moins de 16 ans. Il s'accompagne d'un sentiment croissant d'insécurité économique, relève l'institut. A preuve, de plus en plus de membres des classes moyennes s'inquiètent de leur avenir professionnel et financier.

Les différentes couches de la société ont profité de manière très variable de la croissance économique des dernières années: « les revenus de la moitié supérieure (des actifs) ont augmenté plus vite que ceux de la moitié inférieure, c'est-à-dire que les inégalités de revenus se sont accrues », et de manière encore plus marquée dans l'ouest du pays, écrit DIW. En outre, alors qu'augmentaient les risques de déclassement, l'ascenseur social a emmené ces dernières années de moins en moins de monde vers les étages supérieurs, explique l'institut, qui conclut à une tendance « dominante » à la chute sociale.

« L'inquiétude a atteint le coeur de la population »

D'une manière plus générale, la structure de la population active a changé au cours des dernières années, la part du travail temporaire augmentant en raison d'une flexibilisation accrue du marché. Alors que 64% des actifs avaient encore une activité à temps plein en 2000, ils n'étaient plus que 55% en 2006. Ce phénomène est l'une des raisons majeures du sentiment croissant d'incertitude face à l'avenir, relève DIW, et de l'insatisfaction face à sa propre situation, de plus en plus répandue quel que soit le niveau de revenu.

Cette évolution est constante depuis un quart de siècle: dans les années 80, 40% des actifs disaient ne se faire « aucun souci » pour l'avenir, puis 30% dans les années 90, et plus que 23% en 2006 et 2007, relève l'étude. « Pendant longtemps, les actifs d'Allemagne ont été habitués à une grande stabilité » de leur situation économique, mais ce temps est révolu, souligne DIW. De fait, depuis la réunification allemande en 1990, « les revenus réels n'ont augmenté que de manière modérée, et ont baissé de manière notable entre 2003 et 2006 ».

En Allemagne se creuse un "fossé de l'égalité", titrait récemment l'influent hebdomadaire Der Spiegel. Et l'aggravation des inégalités n'est pas seulement de l'ordre du ressenti, l'écart grandit réellement entre les revenus des plus riches - qui ont crû de 31% ces quinze dernières années - et ceux des plus pauvres, qui ont chuté de 13% sur la même période. Dans certains secteurs de l'économie, par exemple chez les coiffeurs, des salaires horaires inférieurs à 5 euros ne sont pas rares. Environ 1,7 million de personnes travaillent, et complètent un salaire de misère avec l'aide sociale.

En France, Louis Chauvel, dans son ouvrage remarqué « Les classes moyennes à la dérive » (Seuil, 2006), dressait un état des lieux déprimant similaire. Dernièrement, le sociologue avait même enfoncé le clou à la lumière de l’offensive du chef de l’Etat sur le retour de la valeur travail avec son slogan "travailler plus pour gagner plus". « Ces membres des classes moyennes inférieures et intermédiaires, professeurs, ouvriers qualifiés, ingénieurs, cadres administratifs, etc." attendaient une valorisation de leur travail, or l'une des premières mesures de Nicolas Sarkozy - le "paquet fiscal" - leur a envoyé un très mauvais signal puisqu'il bénéficie à la partie des classes moyennes supérieures qui avaient déjà du capital ou du patrimoine ». D’où « un sentiment croissant de doute et de déception » notamment chez les catégories moyennes des employés.




05/03/2008
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