L'energie en Europe - vu par la commission
Commentaires:
- derriere les objectifs louables se cache le but de la liberalisation qui apparait sous le vocabulaire de la commission "marche ouvert", "abaissement des barrières", "benefice du consommateur".
- la realité des liberalisations de l'energie atteste que les resultats sont contraires aux attentes (sauf pour les actionnaires), mais les objectifs sont clairs à Bruxelles
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L'Europe entre dans une nouvelle ère énergétique. Les prix du gaz et du pétrole ont pratiquement doublé ces deux dernières années. La dépendance de l'Europe vis-à-vis des importations devrait atteindre 70 % à l'horizon de 2030, car nos réserves d'hydrocarbures s'amenuisent alors que la demande progresse, avec tout ce que cela suppose pour notre sécurité énergétique. Nos infrastructures doivent être améliorées. Mille milliards d'euros seront nécessaires au cours des vingt prochaines années pour satisfaire la demande prévue d'énergie et remplacer des infrastructures vieillissantes. Notre climat change lui aussi sous l'effet du réchauffement climatique.
- derriere les objectifs louables se cache le but de la liberalisation qui apparait sous le vocabulaire de la commission "marche ouvert", "abaissement des barrières", "benefice du consommateur".
- la realité des liberalisations de l'energie atteste que les resultats sont contraires aux attentes (sauf pour les actionnaires), mais les objectifs sont clairs à Bruxelles
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L'Europe entre dans une nouvelle ère énergétique. Les prix du gaz et du pétrole ont pratiquement doublé ces deux dernières années. La dépendance de l'Europe vis-à-vis des importations devrait atteindre 70 % à l'horizon de 2030, car nos réserves d'hydrocarbures s'amenuisent alors que la demande progresse, avec tout ce que cela suppose pour notre sécurité énergétique. Nos infrastructures doivent être améliorées. Mille milliards d'euros seront nécessaires au cours des vingt prochaines années pour satisfaire la demande prévue d'énergie et remplacer des infrastructures vieillissantes. Notre climat change lui aussi sous l'effet du réchauffement climatique.
Ces
défis sont communs à l'ensemble des citoyens et des Etats européens et
appellent une réponse européenne commune. L'Union européenne est bien
placée pour agir. Notre pouvoir d'achat est celui du deuxième
consommateur d'énergie au monde. L'Europe est l'un des continents les
plus efficaces sur le plan énergétique. Nous sommes à la pointe au
niveau mondial en ce qui concerne le développement d'énergies nouvelles
et renouvelables, la mise au point de technologies à faible émission de
carbone, ainsi que la gestion de la demande.
Pourtant,
dans le domaine de l'énergie, l'Europe a jusqu'à présent eu une
approche fragmentée, ne sachant pas assurer le lien entre différentes
politiques et entre différents pays. Cette situation doit changer.
C'est
la raison pour laquelle la Commission européenne publie aujourd'hui un
Livre vert relatif à une politique européenne cohérente dans le domaine
de l'énergie. Nos objectifs sont la durabilité, la compétitivité et la
sécurité de l'énergie. Si l'Union européenne parvient à adopter une
approche commune et à l'exprimer d'une voix cohérente et unie, l'Europe
pourra jouer un rôle prépondérant dans la recherche mondiale de
solutions énergétiques.
Il
n'existe pas de réponses simples, mais le Livre vert lancera un débat
public de grande ampleur sur la manière de faire face à la nouvelle
réalité énergétique.
Quelles sont nos propositions ?
·
L'unité. L'Union européenne doit s'exprimer d'une seule voix dans le
monde - notamment à l'égard des principaux producteurs d'énergie et des
consommateurs. Elle doit profiter de la taille de son marché et de
l'éventail d'instruments dont elle dispose pour gérer sa dépendance
énergétique, diversifier ses sources d'approvisionnement et se
constituer des appuis mondiaux pour relever les nouveaux défis
énergétiques. Un nouveau partenariat avec les pays fournisseurs voisins
- dont la Russie - est essentiel. Nous devons tirer profit de l'intérêt
mutuel de l'Europe et de ses principaux fournisseurs d'énergie voisins
à disposer de marchés de l'énergie sûrs, ouverts et en croissance. Nous
devons en outre renforcer notre coopération avec nos autres grands
partenaires au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique.
·
L'intégration. Nous devons créer un véritable marché unique européen de
l'électricité et du gaz qui nous aidera à garantir la sécurité, la
compétitivité et la durabilité de l'énergie. Les marchés ouverts
profitent aux consommateurs. Ils constituent la plate-forme à long
terme indispensable aux investissements. Ils fournissent le contexte
paneuropéen adéquat pour les opérations actuelles de concentration.
C'est lorsqu'elle abaisse les barrières, et non lorsqu'elle les érige,
que l'Europe prospère dans le domaine de l'énergie comme dans d'autres
domaines.
· La
solidarité. La solidarité doit aller de pair avec l'intégration.
L'Europe doit mieux réagir aux fluctuations des marchés et de l'offre
d'énergie et repenser son approche à l'égard des stocks d'urgence de
pétrole et de gaz.
· La
durabilité. Nous devons accélérer la transition vers une économie à
faible émission de carbone en ayant recours tant aux énergies
existantes qu'aux énergies nouvelles. L'Europe doit définir le cadre
permettant le développement de diverses énergies à faible émission de
carbone. Pour certains, cela peut vouloir dire l'énergie éolienne, pour
d'autres l'énergie solaire et pour d'autres encore le charbon propre.
Certains Etats membres envisagent le développement de l'énergie
nucléaire. Nous ne pouvons nous permettre le luxe de promouvoir une
forme d'énergie à l'exclusion des autres. La part des énergies
renouvelables dans notre bouquet énergétique doit continuer à
s'accroître et nous devons faire preuve de sérieux dans notre
engagement envers les énergies renouvelables et à faible émission de
carbone. Ces énergies ne sauraient remplacer complètement les
hydrocarbures, mais il est littéralement possible, dans le cas des
biocarburants, de les mélanger.
·
L'efficacité. Nous devons faire évoluer non seulement l'offre, mais
aussi la demande d'énergie. Il reste de nombreuses possibilités
d'utiliser plus efficacement de l'énergie, au bénéfice du climat, des
consommateurs et de notre sécurité. Il ne s'agit pas de baisser le
chauffage, bien qu'il nous arrive parfois de mettre le chauffage et
d'ouvrir la fenêtre en même temps, mais de développer des technologies
et des habitudes afin de modifier le modèle énergétique européen et de
soutenir une croissance durable. Nous devons continuer à élaborer des
normes d'efficacité énergétique destinées aux gros consommateurs
d'énergie tels que les transports et les bâtiments.
·
L'innovation. L'Europe est à l'avant-garde dans la mise au point de
technologies à faible émission de carbone. Elle doit y rester. Les
avantages pour l'environnement sont considérables, de même que les
opportunités commerciales, avec un marché international florissant des
technologies à forte efficacité énergétique et à faible émission de
carbone. Un Institut européen de technologie permettrait à l'Europe de
rester en tête du peloton en matière d'innovation.
Deux
concepts essentiels sous-tendant ces six priorités doivent aider
l'Europe à fournir de l'énergie durable, compétitive et sûre. Le
premier est la diversité - des sources d'énergie, des pays d'origine ou
des pays de transit. Nous avons vu combien elle est importante pour le
gaz. Le second est l'urgence. Dans certains domaines, pratiquement tout
est à faire. Le développement de l'utilisation de certaines énergies
nouvelles prendra des années. Cet argument plaide en faveur d'une
action immédiate et certainement pas des atermoiements. L'Europe ne
peut se permettre d'attendre.
Le
Livre vert relatif à une politique européenne de l'énergie aidera
l'Union européenne à jeter les bases d'une politique de l'énergie axée
sur la durabilité, la compétitivité et la sécurité. Le monde entre dans
une nouvelle ère énergétique. En se dotant d'une politique commune et
cohérente de l'énergie, l'Europe pourra aborder cette nouvelle ère avec
confiance.
JOSÉ MANUEL BARROSO est président de la Commission européenne, ANDRIS PIEBALGS est commissaire pour l'Energie.
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