La Chine 2° par le PIB mais 98° pour le FMI
Commentaires
ce qui est amusant dans cet article et dans les autres médias, c'est comme la chine devient numero 2, et que ça gêne l'ego occidental, il faut tout de suite dire que par habitant, ce n'est pas le cas.Pourtant, on ne dit pas que les USA ne sont pas numero 1 par habitant (mais un peu au dela de 10eme).
Donc cette réalité nous dérangent et on essaye de la nier, de relativiser ....
En plus, le PIB chinois devrait etre encore plus haut, puisque la devise chinoise est sous-evaluée. Si le yuan monte de 40 à 50% comme le demandent les occidentaux dans un autre contexte que la mesure du PIB, le PIB chinois montera d'autant (ainsi que leur capacité d'acheter des entreprises occidentales d'ailleurs)
Avec 1.4 milliards d'habitants, la chine est à la fois un pays développé de 700 millions et un pays sous développé de 700 millions de personnes. Donc on peut dire tout et son contraire en ayant raison. C'est encore plus extrême que l'Europe, où il y a un gouffre entre la roumanie et la suede.
La chine maitrise déjà des hautes technologies (pas toutes), comme elle forme 800 000 ingenieurs par an (!!!) elle va acquerir ce qui lui manque. Elle a une supériorité enorme sur l'occident : la planification jusqu'ici intelligente à 25 ans.; dans dernier plan -5 secteurs sont affichés : electronique, aeronautique, automobile, logiciel - et j'ai oublié le dernier - ils sont et seront des acteurs de tous ces secteurs
Les occidentaux sont des grands naifs qui pensent que les chinois vont ouvrir leur marché intérieur comme un vulgaire petit pays emergeant qu'on peut tirer par le bout du nez. Alors qu'ils poursuivront LEGITIMEMENT leurs interets, et nous laisseront les miettes de leur marché interieur pour garder la part du lion.
il faut etre très stupide et buté sur le mythe de la concurrence libre et non faussée ou de la concurrence heureuse pour faire le contraire - comme l'europe.
En ce qui concerne la "fameuse mauvaise qualité chinois" : la chine produit la qualité que les donneurs d'ordre demandent; quand un donneur d'ordre demande le prix le plus bas, la qualité baisse.
La majorité des produits importés l'est par des donneurs d'ordre bien de chez nous : des marques occidentales ou des grandes enseignes comme Carrefour - les responsables de la qualité sont les acheteurs qui IMPOSENT leurs vues.
Quand l'achat est purement sur le prix (souvent chez carrefour ou pour les marques bas de gamme), vous avez la qualité que vous achetez, c'est à dire la loterie.
Apple est l'exemple contraire, tout est made in china et la qualité est excellente
La Chine 2° par le PIB mais 98° pour le FMI
Marianne2 publie le premier volet de l'interview intégrale de Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique. La suprématie de la Chine est à relativiser dans bien des domaines, malgré son rang de deuxième puissance économique mondiale.
Ça y est : cette fois-ci, la Chine devient pour de bon la deuxième puissance économique du monde. La nouvelle a fait la une des radios mardi 17 août. Et tous les commentateurs de multiplier les Ah ! et les Oh ! sur la prospérité chinoise. Première puissance mondiale d'ici 2020, premier marché de l'automobile du monde, la Chine représenterait le tiers de la croissance mondiale.
Nous publions ci-dessous la version longue d'une interview de Valérie Niquet, l'un des chercheurs les plus indépendants sur l'Asie.
Philippe Cohen : Cette année a été celle de l'avènement de la puissance chinoise. Gouvernants, experts, économistes se plaisent à souligner ses manifestations à travers l'économie mais aussi la diplomatie ou même la culture. Comment mesurer la puissance et l'influence chinoise ?
Valérie Niquet : Le premier signe de la puissance chinoise est sa démographie, qui engendre une sorte d'effet de masse jouant un rôle essentiel dans la perception du pays. Prenons l'économie. Nous sommes abreuvés de chiffres démontrant la nouvelle puissance économique de la Chine. Sa croissance était déjà enviée dans le monde entier. La crise mondiale a décuplé ce sentiment d'être face à une puissance incontournable: 9% de croissance en 2009 (le chiffre vient d'être révisé à la hausse par les autorités) quand tous les pays développés connaissent la récession, ça impressionne ! On nous répète que le marché de l'automobile chinois dépasse désormais celui de l'Amérique, et celui des principaux pays européens, preuve de l'existence du dynamisme d'un énorme marché intérieur. Enfin, on se fonde sur le PIB (la production industrielle et de services) pour attribuer à la Chine le rang de deuxième ou troisième puissance mondiale.
Tout ce dispositif, en grande partie médiatique, brouille un peu la réalité. Ainsi, le PIB de la Chine doit être rapporté à ses 1,4 milliard d'habitants, ce qui ne la place qu'en 98° position mondiale selon le classement du FMI.
Comment peut-on expliquer ce miroir grossissant tendu vers la Chine par les médias occidentaux ?
Une grande partie des élites politiques économiques et médiatiques ont accrédité l'idée que la Chine était la solution à tous les problèmes contemporains : l'économie, la croissance, l'environnement. Ce discours a d'ailleurs abouti à la création du G20 destiné à accueillir les nouvelles puissances émergentes et d'abord la ChineOn a beaucoup mis en avant cetteintégration de la Chine dans les organisations multilatérales mais on a surtout constaté que dans toutes les instances auxquelles ils participent, G20, OMC ou ONU, les Chinois mettaient en avant avec de plus en plus de force leurs « core national interests » autrement dit leurs seuls intérêts. Ce comportement très autocentré a déçu ceux qui croyaient vraiment en cette intégration de la puissance chinoise. On l'a vu au sommet de Copenhague où la Chine s'est montrée très arrogante, et n'a pas hésité à provoquer un blocage. On l'a vu encore davantage à propos de la sous-évaluation du yuan alors que les dirigeants chinois ne respectent qu'un seul principe : celui de la non-ingérence et interdisent toute discussion à ce sujet à leurs partenaires du G20.
Dans Le Vampire du Milieu (Mille et une nuits), nous avons avec Luc Richard identifié deux avantages fondamentaux de la Chine qui sont à la base de sa puissance économique : le faible prix de la main d'œuvre et la faiblesse du yuan. En somme un double dumping monétaire et social. Qu'en pensez-vous ?
Le dumping social est évident. La conjonction d'un libéralisme effréné et d'un système non démocratique - n'oublions pas que derrière « la Chine » c'est bien de la République populaire de Chine dont on parle - aboutit effectivement à maintenir des salaires très bas. La Chine profite dans ce domaine de sa réserve de main d'œuvre constituée par 800 millions de ruraux, dont le niveau de vie particulièrement bas les pousse chaque jour plus nombreux vers les grandes usines de main-d'oeuvre La surexploitation de cette main d'œuvre est facilitée par le maintien du hukou, le passeport intérieur souvent discuté mais jamais véritablement remis en cause. Ces mingongs ne bénéficient de pratiquement aucun droit social. Ils sont maintenus dans une sorte d'illégalité intérieure qui les rend particulièrement vulnérables et rend difficile, en dehors de la seule loi du marché, une augmentation réelle des salaires ou une véritable amélioration des conditions de travail. Les manifestations auxquelles on a assisté ces dernières semaines dans les entreprises étrangères ne doit pas masqué une réalité qui demeure pour l'essentiel très bloquée dans les entreprises chinoises de l'atelier du monde.
Mais la Chine dispose d'autres avantages pour les investissements industriels. Le coût des infrastructures reste bas en raison des prix du foncier. N'oublions pas que la propriété privée de la terre étant toujours intedite les transactions se font sous forme d'octroi de droits d'exploitation et reposent essentiellement sur les « bonnes relations » entretenues avec les autorités locales. Le pays offre également, contrairement à d'autres pays émergents, une très bonne capacité d'intégration dans le process industriel : par exemple, si une société fabrique des jeans, elle trouvera sur place fabricants de boutons, de fermetures éclair, un troisième de colorants, d'étiquettes « made in china » ou « made ailleurs » et même selon certains de « brevets d'exportation » permettant de contourner d'éventuels embargos.
Les grèves récentes, ainsi que le discours de Pékin depuis la crise conduisent certains analystes à affirmer que le modèle chinois va évoluer. Basé aujourd'hui sur les exportations, ce modèle pourrait, pensent-ils, se recentrer progressivement sur la consommation intérieure ce qui aurait un double effet vertueux : offrir un grand marché aux entreprises européennes et américaines et atténuer le dumping social et la différence de salaires entre la main d'œuvre chinoise et celle des autres pays. Que faut-il en penser ?
Je suis dubitative. Les grandes entreprises viennent avant tout chercher en Chine des coûts de fabrication bas. La grande distribution a trouvé là un véritable eldorado, une économie basée sur la seule compétitivité prix même si on en voit aujourd'hui les limites. Au fond, pour acheter la paix sociale dans nos cités, il faut que les habitants puissent matériellement avoir accès aux objets convoités de la société de consommation. Ainsi, dans une sorte de spirale infernale, on fabrique à bon marché en Chine et pour continuer à pouvoir consommer dans nos pays désindustrialisés on finit par importer chez nous des concepts de consommation initialement adaptés aux pays du tiers-monde comme les pacs « eco » pour les produits laitiers ou la Logan.
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