La City se prépare à des bonus records
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13 milliards d'euros de bonus, pour 335 000 salariés; ça fait une prime moyenne de 39 000 € - qui s'ajoute à des salaires déjà parmi les plus élevés.La richesse moyenne des anglais augmente, mais pas la pauvreté, ni le salaire median.
C'est bien le modèle économique actuel de l'occident : de plus en plus d'argent pour un faible nombre d'individus, alimentant l'inflation immobilière, au détriment du plus grand nombre dont les revenus n'augmentent pas et qui ne peut plus se loger.
La société ultra-libérale, ses economistes et ses médias comme le Figaro se rejouissent de la croissance et du commerce du luxe pour un petit nombre sans regarder la situation du plus grand nombre dont le niveau de vie stagne ou décroit.
La City se prépare à des bonus records
http://www.lefigaro.fr/eco/20061121.FIG000000116_la_city_se_prepare_a_des_bonus_records.htmlSelon les estimations, les bonus qui seront versés aux 335 000 salariés de la City de Londres, entre décembre et mars prochain, afficheraient une hausse de 10 à 30 % sur un an.
VOITURES, montres de luxe, manoirs à la campagne et voyages de rêve au bout du monde, pour l'édition de novembre de son magazine mensuel How to Spend it (« comment le dépenser »), le Financial Times a prévu 120 pages spéciales, saturées de publicité et d'articles sur « comment dépenser l'argent d'un bonus ». Le magazine Trader Monthly se concentre avec la même énergie sur une débauche d'images glacées de voitures de course, de montres de luxe et week-end cinq étoiles sur les plus beaux terrains de golfs du monde.Comme chaque année à la même époque, les spéculations les plus folles courent sur les bonus, ces primes spéciales dont le montant varie en fonction de la santé de l'activité financière, qui seront versés entre décembre et mars prochain aux 335 000 salariés employés dans la City de Londres. Les grandes banques et les maisons de courtage, les cabinets d'avocats réputés et les compagnies d'assurances sont concernés. Et comme chaque année, les vendeurs de Ferrari et Porsche, de Rolex et autres montres Cartier, sans parler des agences immobilières, attendent les commandes de pied ferme.
D'ores et déjà, l'année 2006-2007 s'annonce comme un très bon cru. Selon le cabinet de consultant Amstrong International, le montant des bonus devrait augmenter de 10 à 30 % par rapport à l'an dernier et permettre « d'empêcher que les meilleurs soient attirés ailleurs ». L'institut de recherche Cebr (Center for Economics and Business Research) a mis au point un modèle mathématique lui permettant de prévoir que pour 2006-2007, 8,8 milliards de livres sterling (13 milliards d'euros) seront versés en bonus, soit une hausse de 18,3 % par rapport à l'année précédente.
« Le dynamisme des activités de fusions et acquisitions a stimulé les profits des entreprises et la Bourse en général », explique Jonathan Said, économiste senior et auteur du rapport du Cebr, qui estime que le mouvement à la hausse devrait se poursuivre au cours des prochaines années, peut-être à un rythme plus lent. Cette année, 4 200 employés recevront un bonus de plus d'un million de livres (1,47 million d'euros), contre 3 000 salariés environ l'an dernier. Et finalement, comment ces fameuses primes sont-elles dépensées ? Sans complexe, « dans de grandes maisons, de grosses voitures et de gros gadgets très chers », résume David Grundy, chasseur de tête dans la City qui recrute pour les plus grandes banques en Europe. Il note d'ailleurs que les places financières de Londres et Paris sont les plus généreuses en terme de bonus, comparées à l'Espagne ou l'Italie par exemple.
L'impact de ces primes de fin d'année sur le marché immobilier à Londres est significatif, mais « les bonus reflètent la bonne santé de la City, de l'économie en général, donc l'impact sur le marché immobilier représente plus une conséquence d'un sentiment global positif (good feeling factor) », note Richard Donnel, directeur de recherche chez Hometrack, qui publie chaque mois des estimations sur la situation du marché immobilier.
En un an, les prix de l'immobilier, déjà très élevés à Londres, ont augmenté de 10 %, selon les derniers chiffres de Hometrack et il est clair que « la City vise le haut du marché immobilier », explique Richard Donnel, qui souligne que les achats des bénéficiaires de bonus se font essentiellement dans les quartiers les plus chics de la capitale, Belgravia, Knightbridge, Holland Park, Chelsea, et à des prix dépassant largement les 2 millions de livres (2,9 millions d'euros).
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