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La France ne trouve pas de soutien chez ses partenaires pour dénoncer l'euro fort

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Pour une europe économique, on n'est pas encore rendu. Le luxembourg, pays de service bancaire n'est pas du tout gêné par le cours de l'euro, c'est normal; l'angleterre qui n'a presque plus d'industrie et beaucoup de services financiers à Londres, non plus.

L'italie est encore plus gênée que la France - mais ne dit rien; l'allemagne a une structure de produit très haute technologie qui lui permet de s'en sortir pour l'instant - malgré une desindustrialisation plus rapide qu'en France, un chomage plus fort malgré une démogaphie en baisse  et un secteur automobile très exposé

Bref, le constat est simple: la zone euro n'est pas gérée - et les intérêts particuliers priment. Beaucoup de travail en perspective pour remonter la pente.

La France ne trouve pas de soutien chez ses partenaires pour dénoncer l'euro fort


http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-839477@51-628862,0.html

Thierry Breton n'est pas parvenu, lundi 27 novembre, à obtenir le soutien de ses collègues de la zone euro pour enrayer la hausse de la monnaie unique face au billet vert et au yen.

Avant une réunion informelle à Bruxelles, le ministre des finances français avait appelé à la "vigilance collective" des membres de l'Union monétaire face au renchérissement de l'euro. Pendant la rencontre, il a très vite pris la parole pour détailler les inquiétudes suscitées, à Paris, par l'envolée de l'euro, dans un pays en panne de croissance au troisième trimestre et soucieux de relancer une balance commerciale en déficit chronique. Mais ses collègues sont restés beaucoup plus mesurés.

A l'issue de la réunion, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, s'est contenté de reprendre le message délivré par le G7 à Singapour, mi-septembre, avant la brutale chute du dollar. "Toute volatilité excessive et tout mouvement désordonné sont regrettables pour la croissance économique", a-t-il dit, en précisant : "Il est évident que nous surveillerons de près les évolutions au cours des semaines à venir." "Tout est encore très récent, il n'y a pas de sentiment d'urgence", résumait-on, lundi, en marge de l'Eurogroupe.

Avant la rencontre des ministres, M. Juncker avait clairement cadré les débats : "Nous ne sommes pas préoccupés à ce stade. Nous sommes loin de la zone critique." Le patron de l'Eurogroupe a rappelé que les pays de la zone s'étaient "beaucoup préoccupés voici quelques années" lorsque la monnaie unique flirtait, à la baisse, avec la parité avec le billet vert.

M. Juncker ne fait que résumer l'état d'esprit dominant, dans un cercle où les avis divergent sur le discours à tenir face à l'euro fort. "Depuis la création de l'Union monétaire, la France a toujours été la plus en pointe pour mettre en garde contre le renchérissement de la monnaie", indique un expert des questions financières.

LA DISCRÉTION DE L'ITALIE

Pour le ministre néerlandais, Gerrit Zalm, les douze ne doivent "pas commencer à s'inquiéter prématurément". En dépit de la croissance nulle affichée par la France au troisième trimestre, les responsables de la zone euro continuent de tabler sur une croissance dynamique cette année (2,6 %) et en 2007. "La reprise va continuer", selon Joaquin Almunia, le commissaire chargé des affaires économique et monétaire, en se refusant au moindre commentaire sur les taux de change.

Avant une éventuelle confirmation du décrochage du dollar, chaque pays réagit en fonction du dynamisme de son économie. La zone critique "est très différente d'un pays à l'autre", a reconnu M. Juncker, comme pour justifier sa position.

En dépit de la force de l'euro, l'Allemagne continue de voir sa croissance dopée par ses performances à l'export. "Il est un moment où l'industrie allemande signale qu'elle commence à être gênée à l'international, mais nous n'en sommes pas là", constate un expert. Karl Heinz Grasser, ministre autrichien, a, lui, souligné que "le taux de change actuel n'est pas un problème pour la situation de nos exportations".

Plusieurs délégations ont fait valoir que le cours de l'euro vis-à-vis du dollar demeurait encore loin du record historique enregistré il y a deux ans, à plus de 1,36 dollar. D'autres ont mis en avant les avantages tirés de l'euro fort, dans la lutte contre l'inflation, les factures de pétrole étant libellées en dollar. "On résiste mieux à des chocs externes avec un euro fort", a plaidé le Belge Didier Reynders, en référence aux tarifs de l'énergie.

Indice révélateur, les pays susceptibles de soutenir l'approche française se sont abstenus de le faire de manière trop visible. Alors que l'économie italienne souffre de problèmes de compétitivité, le ministre des finances italien et ancien membre du directoire de la BCE, Tommaso Padoa-Schioppa, s'est montré peu loquace en marge de la réunion : pour lui, les fluctuations actuelles n'ont rien d'inhabituelles.

Philippe Ricard



28/11/2006
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