Revue de presse - Savoie

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Le Pakistan, l'islam et la bombe

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encore une vision court termiste et avec des oeillères de l'occident en général et des USA en particulier.
Le pakistan, pays ami, pays qui aide les libertés et la lutte contre le terrorisme. C'est tout simplement une dictature militaire, nucléaire, qui entretient une guerre contre l'inde démocratique au cachemire, qui a soutenu les talibans pachtounes en afghanistan.

On nous presente Moucharaf comme un moindre mal face à une dictature musulmane, mais c'est surtout un dictateur qui prépare la voie à une revolte ou un éclatement du pays, comme le Shah soutenu par l'occident a préparé la voie à Khomeny.

Partout où l'occident - soit disant pro-liberté- soutien des dictatures, il le paye à terme - mais les peuples opprimés avec notre soutien le payent encore plus.
Inutile de chercher plus loin une source d'hostilité contre nous dans ces régions.

Le Pakistan, l'islam et la bombe, par Daniel Vernet

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-938623,0.html

Un régime ami des Etats-Unis est en grande difficulté en Asie. Le Pakistan n'est pas encore un Etat en faillite, de ceux qui alimentent l'instabilité et font le lit des terroristes, mais le pouvoir du général-président Musharraf est contesté. A peine avait-il fait la preuve de sa fermeté contre la mosquée Rouge à Islamabad, où une centaine de militants islamistes ont laissé la vie, que la Cour suprême lui infligeait un camouflet. Elle a en effet jugé illégal le limogeage par le chef de l'Etat du premier magistrat du pays. Des milliers de manifestants protestaient depuis des mois contre la sanction frappant Iftikar Chaudhry, devenu le point de ralliement de l'opposition civile au régime militaire issu du putsch de 1999.


Pendant ce temps, des attentats-suicides faisaient quelque 200 morts. Les militants islamistes dénoncent, à la suite du massacre de la mosquée Rouge, la complicité entre Musharraf et les Etats-Unis impies. Beaucoup ont trouvé refuge dans les zones tribales contiguës de l'Afghanistan, que les talibans chassés par les Occidentaux après 2001 ont transformées en bases arrière en vue de la reconquête. Afin d'assurer un calme relatif, Musharraf avait signé en septembre 2006 un accord de paix avec les "talibans pakistanais". Ces derniers viennent de le dénoncer et d'appeler à la reprise de la guérilla contre les forces pakistanaises. Signe de l'ambiguïté de la situation : les Américains ont salué la fin de l'accord. Ils voyaient en effet dans ce texte une tentative d'apaisement ne pouvant profiter qu'aux extrémistes musulmans, y compris à Al-Qaida et Ben Laden.

Cette agitation de la société civile "occidentalisée" et des forces religieuses intervient alors que le Pakistan fait face à des échéances politiques. L'élection présidentielle - par le Parlement et les assemblées régionales - devrait avoir lieu à l'automne. Des élections législatives sont prévues avant janvier 2008. Pour être candidat, Musharraf devrait abandonner son uniforme de chef d'état-major de l'armée, et une bonne conception de la démocratie voudrait qu'il attende le nouveau Parlement pour se soumettre aux suffrages.

George W. Bush considère le général Musharraf comme "un ami personnel" et un "solide défenseur de la liberté" dans la "guerre contre la terreur". Les Etats-Unis, qui n'ont pas ménagé les dollars - plusieurs milliards depuis 2001 - pour soutenir le régime militaire, reconnaissent toutefois que ce dernier n'a pas été très efficace contre les talibans pakistanais ou afghans, si tant est qu'on puisse les distinguer. Les anciennes connivences entre une partie de l'armée, les services secrets et les extrémistes religieux issus des écoles coraniques ne s'oublient pas du jour au lendemain. Musharraf comptait sur cette attitude ambivalente pour se concilier les bonnes grâces de Washington et une relative neutralité des "étudiants en religion".

Son calcul a partiellement échoué. Les Etats-Unis continueront à le soutenir à condition qu'il montre plus de fermeté contre les bases terroristes dans le nord-est du Pakistan. Si les forces pakistanaises ne sont pas en mesure d'agir seules, elles auront le soutien au moins aérien de l'armée américaine. Washington n'a pas le choix. Le Pakistan n'est pas n'importe quel domino menacé par l'islamisme, bien que la majorité des 156 millions d'habitants soit loin de partager les idées fondamentalistes. C'est un Etat nucléaire avec de 60 à 100 têtes atomiques qui entretient un conflit de frontière avec l'Inde, elle aussi nucléarisée. Et un Etat "proliférant", exportateur direct ou indirect de technologie sensible, avec un régime fragilisé, une chaîne de commandement faible et un establishment nucléaire perméable à la corruption. Beau cas d'école, pour les Occidentaux, d'un dilemme entre la démocratie et la stabilité.

Daniel Vernet



25/07/2007
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