Revue de presse - Savoie

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Les faucons de Washington envisagent d'attaquer l'Iran, selon le "New Yorker"

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comme Bush a ouvertement déclaré qu'il n'écartait pas une attaque contre l'Iran,  que le New-Yorker est un journal sérieux et que l'administration Bush n'en est pas à mensonge près - il vaut mieux croire le new-Yorker que Bush

Envisager d'attaquer n'est pas attaquer, mais si on voulait convaincre un pays qu'il faut posséder l'arme nucléaire pour être "tranquille" on ne s'y prendrait pas autrement

Pour les anti-americains, rappelons que les premiers pourvoyeurs de technologie nucléaire à l'Iran sont les français (sous le shah, certes, mais le shah n'était pas un modèle de démocratie non plus)

Les faucons de Washington envisagent d'attaquer l'Iran, selon le "New Yorker"

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-836681,0.html

Dans un article intitulé "Le prochain acte" et publié lundi 20 novembre dans le magazine The New Yorker, le journaliste américain Seymour Hersh révèle que les faucons de l'administration Bush, défaits lors des élections de mi-mandat du 7 novembre, continuent de croire à une attaque militaire contre l'Iran. Quitte à se passer de l'approbation du Congrès, désormais aux mains des démocrates.

Selon Seymour Hersh, journaliste chevronné qui a notamment révélé le massacre de My Lai au Vietnam en 1968 et les sévices perpétrés par l'armée américaine dans la prison irakienne d'Abou Ghraib, cette option a été évoquée très explicitement, un mois avant les élections, par le vice-président américain Dick Cheney lors d'une réunion consacrée au dossier iranien et organisée avec des responsables de la sécurité nationale.

"LE SEUL MOYEN DE SAUVER L'IRAK"

Le journaliste, qui s'appuie sur une source "qui a eu connaissance de ces discussions", souligne que Dick Cheney avait indiqué que même en cas de victoire démocrate, l'option militaire contre l'Iran ne devait pas être abandonnée. Et lorsqu'on lui demande si l'influence du vice-président n'a pas, depuis, diminué dans l'entourage du président, M. Hersh répond : "Il ne faut jamais sous-estimer M. Cheney."

Un conseiller du gouvernement a confié à Seymour Hersh que "de plus en plus de gens voient dans l'affaiblissement de l'Iran le seul moyen de sauver l'Irak". Dès lors, le but des partisans d'une action militaire est "non pas un changement de régime, mais une frappe envoyant le signal que l'Amérique peut encore atteindre ses objectifs. Même s'ils ne détruisent pas le réseau nucléaire iranien, beaucoup pensent que trente-six heures de bombardements rappelleraient aux Iraniens le coût très élevé de continuer à avancer vers la bombe – et celui de défendre Moqtada Al-Sadr et ses éléments pro-iraniens en Irak", a expliqué ce conseiller.

IRAN : LA CIA N'A PAS DE PREUVES CONCERNANT LES ADM

Dans son article, Seymour Hersh affirme également que selon un rapport secret de la CIA, dont il a eu connaissance, il n'y a pas encore de "preuves concluantes" que l'Iran cherche à fabriquer des armes de destruction massive (ADM). La CIA, qui s'est fondée sur des observations par satellite ou encore des relevés de taux de radioactivité, est dubitative quant à la constitution par l'Iran d'un arsenal nucléaire militaire.

La Maison Blanche et le secrétariat à la défense ont lu ce rapport mais ses conclusions ont été écartées. "Ils ne cherchent que le confort moral pour justifier une action", déplore un responsable du renseignement. Pour M. Hersh, ce scénario rappelle 2003. Avant l'invasion de l'Irak, en mars 2003, la Maison Blanche avait également exprimé son désaccord avec une analyse de la CIA qui émettait des doutes sur la présence d'armes de destruction massive dans ce pays. Finalement, les Américains n'en ont pas découvert en Irak.

FANFARONNADE

La semaine dernière, Mahmoud Ahmadinedjad, le président iranien, avait affirmé que l'Iran progressait à grands pas dans son programme d'enrichissement de l'uranium. Mais selon le journaliste du New Yorker, l'AIEA elle-même (Agence internationale pour l'énergie atomique, chargée de surveiller ce programme) ne croit pas à ses allégations. L'AIEA y voit même une énième fanfaronnade de Téhéran.

Quelle que soit la réalité iranienne, Washington pourrait se retrouver piégé, estime un consultant du Pentagone : si l'Iran se dote progressivement de l'arme nucléaire, l'administration Bush aura peu de marges de manœuvre pour gérer la menace. Par manque de preuves, et à force d'avoir crié au loup trop tôt et trop souvent.

Les services de renseignements paient aussi des décennies de recherches uniquement menées par des outils technologiques. Ainsi, lorsque les Israéliens, qui s'appuient sur des expertises de terrain, avancent des preuves de l'élaboration par Téhéran d'un détonateur fait pour les armes nucléaires, les Américains ne peuvent vérifier l'information et n'ont d'autres choix que de faire confiance – ou non – aux Israéliens.

L'Etat hébreu, qui se sent en première ligne face à la menace iranienne, presse Washington d'ouvrir les yeux sur l'agressivité de Téhéran. Dick Cheney s'emploierait à rassurer les Israéliens, tout en laissant ouverte, une nouvelle fois, la possibilité d'une intervention : "Nous ne vous laisserons pas seuls, mais n'y allez pas sans nous", dirait-il en substance à Tel-Aviv, selon Seymour Hersh.

RISQUE D'EMBRASEMENT DANS TOUT LE PROCHE-ORIENT

Un Iran nucléarisé ne menacerait pas seulement Israël. Tout le Proche-Orient serait déstabilisé, explique M. Hersh, qui prévoit une course aux armements impliquant l'Arabie saoudite, la Jordanie et l'Egypte. En cas d'attaque américaine, le scénario avancé par le journaliste n'est pas plus réjouissant pour les Etats-Unis. D'après un ancien responsable du renseignement, cité par le journaliste, "nous aurons les Syriens, les Iraniens, le Hamas et le Hezbollah en guerre contre nous (...). Pour la première fois depuis le Califat, le Moyen-Orient sera uni autour d'une cause commune" qui impliquerait tant les sunnites que les chiites.

La Maison Blanche a d'ores et déjà publié un communiqué pour démentir les allégations de Seymour Hersh. Cet article est "truffé d'inexactitudes", y affirme Dana Perono, une porte-parole du président. Elle dénonce le journaliste qui "une fois encore cherche à créer une histoire pour mettre en avant ses opinions extrémistes".
Benoît Vitkine



21/11/2006
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