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Montebourg a-t-il raison de craindre les Coréens?

COMMENTAIRES

pour avoir travaillé avec les coréens plusieurs années (Samsung, LG, Daewoo), et visité la corée plusieurs fois, il est clair que la France est un pigeon naif en face d'un pays conquérant, travailleur, compétent et protectionniste.


à qui la faute ? pas aux coréens, c'est certain.


nous sommes naifs, encore une fois, Montebourg a raison de le dire; le dire est contre le dogme de concurrence libre et non faussée qui règne dans les élites européennes.
Samsung pirate les brevets depuis des lustres, avant Apple, il a copié les japonais pour les écrans LCD
Daewoo a fabriqué en france tant qu'il beneficiait d'exoneration fiscale. Une fois finie, l'usine daewoo a fermé. On dirait que nos dirigeants ne comprennent rien à l'optimisation fiscale.
On fait des usines en corée pour le TGV, les allemands l'ont fait en chine pour le TGV, surprise, maintenant chinois et coréens savent faire des TGV. la faute à qui ? aux naifs, c'est à dire nous
EADS apprend aux chinois à faire des avions, AREVA et EDF font la meme chose avec des centrales nucléaires - vous croyez qu'il va arriver quoi dans quelques années ?

 

les marchés industriels sont ouverts pour acquerir les compétences. Uns fois acquises, ils se referment alors que les notre restent ouverts, c'est simple comme bonjour.

 

De notre coté, on parle benoitement de la société de la connaissance, ce qui est la conjugaison d'un mepris total pour les asiatiques et d'une méconnaissance du monde (sont-ils moins compétents que nous ?); on met en avant le luxe pour faire avaler la disparition de nos industries - comme si la France pourrait survivre avec le seul luxe ?

 

Montebourg a-t-il raison de craindre les Coréens?

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/montebourg-a-t-il-raison-de-craindre-les-coreens_328550.html

Depuis plusieurs semaines, le ministre du Redressement productif ne rate pas une occasion de taper sur les Sud-Coréens, qu'il accuse de concurrence déloyale. Automobile, TGV, nucléaire, chantiers navals: ils concurrencent directement les fleurons de l'industrie française.

C'est en train de virer à l'obsession chez Arnaud Montebourg. A chacune de ses grandes déclarations sur l'industrie, le ministre du Redressement productif s'attaque à la Corée du Sud. Après l'avoir érigée en modèle pendant la campagne présidentielle, Arnaud Montebourg a donc pris en grippe le pays du matin calme. Samedi, lors de l'université d'été du PS, il a réitéré ses accusations, reprochant notamment à "Hyundai et Kia de concurrencer nos constructeurs en pratiquant un dumping inacceptable". Une démonstration qu'il ressort depuis plusieurs semaines maintenant, pour justifier notamment les difficultés du groupe PSA Peugeot Citröen.

En toile de fond, c'est l'accord de libre-échange entre l'Europe et la Corée du Sud qui est dans le collimateur du ministre. Le 3 août, il a demandé à Bruxelles de le placer sous surveillance, au risque de provoquer une crise diplomatique avec Séoul. "Nous sommes inquiets, car les critiques de la France sont injustes. Nous espérons que l'UE ne prendra aucune mesure entravant la libéralisation des échanges", s'était alors ému le gouvernement coréen.

Un traité inégal?

L'accord en question, conclu en 2011, a pour objectif de supprimer 98% des taxes douanières entre l'UE et la Corée d'ici à 2016, pour multiplier les échanges commerciaux entre les deux pays. Mais l'an passé, les premiers résultats de cet accord ont été un choc pour le secteur automobile: les importations de voitures coréennes en Europe ont flambé (+73 % en janvier et février 2012), tandis que les exportations de voitures européennes en Corée, elles, ont reculé de 13%. Le grand gagnant de l'opération, le coréen Hyundai Kia, quatrième constructeur mondial, aurait vu ses ventes augmenter de quasiment 30% au premier semestre sur le sol français.

L'ACEA, l'union des constructeurs européens, explique très bien ce fossé: refusant de jouer le jeu de la libéralisation, la péninsule coréenne maintient un grand nombre de barrières non tarifaires, comme des normes de sécurité et d'anti-pollution spécifiques, propres à freiner les importations. Au contraire, le marché européen est entièrement ouvert, et devient alors beaucoup plus attrayant.

Pour Montebourg le défenseur de la démondialisation, c'est bien la preuve de l'échec cuisant de l'accord, et de la politique ultra-libérale de l'Union dans son ensemble : "L'Europe peut être ouverte, mais elle ne doit pas être offerte", tonnait-il encore le 25 juillet dernier.

Sauf que le constat est un peu biaisé. Les tarifs douaniers pour les petites voitures sud-coréennes n'ont pas baissé tant que ça: fixés à 10 % avant l'accord, ils ne sont passés qu'à 8,3 % à partir du 1er juillet 2011, puis à 6,6 % depuis le 1er juillet 2012. Soit une baisse des prix aux frontière de seulement 1,7% en un an. Et si l'on s'en tient à 2011, le secteur automobile français a affiché une progression de 14% en Corée, loin des 130% du secteur coréen en France, mais qui tend à prouver que l'accord serait gagnant-gagnant !

La France pas tout à fait perdante

Par ailleurs, les voitures Kia et Hyundai ont beau être coréennes, elles sont bien souvent plus européennes que celles des constructeurs tricolores : sur les 400 000 véhicules Hyundai Kia immatriculés au premier semestre en Europe, plus de la moitié ont été fabriqués dans l'Union européenne. Ce qui relativise là encore, l'influence du traité sur les importations.

Et quand bien même le secteur automobile serait perdant, il n'est pas du tout certain que le traité dans son ensemble soit défavorable à la France. En 2011, pour la première fois depuis six ans, l'Hexagone a signé un excédent commercial avec la Corée du Sud, ce qui tend à prouver que la France n'a pas été tout à fait perdante dans cette affaire. Outre une importante commande dans l'aéronautique, qui n'a rien à voir avec l'accord, elle a bénéficié de la hausse des exportations de biens d'équipements et de luxe.

La Corée, un concurrent de plus en plus féroce

En réalité, derrière les attaques de Montebourg, se cache peut-être une crainte inavouée: celle de voir la Corée du Sud surpasser la France dans de nombreux domaines. N'est-ce pas d'ailleurs Arnaud Montebourg lui-même qui avait loué pendant la campagne présidentielle les forces du modèle coréen?

 

La Corée du Sud, qui en 1960 connaissait un niveau de développement comparable à celui du Ghana, est aujourd'hui la quatrième économie asiatique. En 2010, elle figurait avec le Japon et la Chine parmi les cinq pays du monde à avoir déposé le plus de brevets internationaux. Il faut dire que ces dernières années, le pays a plus que rattrapé son retard dans de nombreuses industries de pointes. Et présente des avantages compétitifs certains par rapport à la France: une main d'oeuvre à peu près équivalente en coût à celle de l'Europe de l'Est, une croissance de près de 4%, et des politiques massives d'aide à l'exportation...

 

C'est bien sûr dans la construction navale que la Corée du Sud a fait ses premiers pas, pour devenir dans les années 1980 le leader mondial. En 2007, elle devient même le principal actionnaire des chantiers de l'Atlantique au côté de l'Etat français.

Depuis, le pays a su démontrer sa capacité à concurrencer la France dans bien d'autres secteurs, et notamment dans le nucléaire. Areva qui a vu le contrat de quatre réacteurs nucléaires aux Emirats arabes unis lui échapper fin 2009 au profit d'un consortium coréen, en a fait la cuisante expérience. Il sait désormais qu'il devra faire avec son concurrent coréen -qui s'est récemment allier à l'Inde, le futur grand acteur du nucléaire- pour les appels d'offres internationaux.

C'est le même sentiment qui doit dominer chez Alstom. Le géant du train à grande vitesse doit aussi se méfier de l'offre sud-coréenne, qui, l'avis des experts, présenterait l'avantage de se placer entre l'offre chinoise et l'offre française en termes qualité-prix. Ironie de l'histoire, l'industriel sud-coréen Rotem a fait ses premières armes dans le ferroviaire à grande vitesse en fabricant... 34 rames du TGV français. A l'époque, Alstom avait consenti d'importants transferts de technologies pour l'emporter.

Automobile, nucléaire, TGV, construction navale... ces secteurs ressemblent étrangement à ceux qui font la fierté et la puissance de l'industrie français. Pas si paranoïaque Arnaud Montebourg?



30/08/2012
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