Nouveau déficit commercial américain record en 2006
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contrairement à ce qu'on entend tout le temps, l'economie américaine n'est pas structurellement en bonne forme. Sans l'atout du dollar, il y a longtemps que les USA seraient passés à une politique d'austerité à coté de laquelle le virage de la rigueur de 1983 ferait figure de jeu pour écoles maternelles.Les causes sont très simples: chaque délocalisation qui augmente le profit des entreprises américaines, augmente structurellement le déficit américain. Ce n'est pas la Chine qui exporte aux USA, ce sont les entreprises américaines qui vendent sous leurs marques des produits chinois.
C'est bon pour le consommateur américain, pour l'actionnaire américain, c'est desastreux pour le deficit commercial et pour les classes populaires mises en concurrence avec les salaires chinois - bien plus durement qu'en Europe. L'intérêt des USA n'est pas l'intérêt des actionnaires.
A terme, l'edifice ne peut que se lézarder puisque le deficit commercial est proportionnellement plus du triple du français et cela dure depuis Bush père.
C'est aussi de cette façon qu'une grande puissance perd son leadership mondial. Les aventures militaires n'y changeront rien
Cette leçon pour les USA vaut pour l'Europe qui délocalise. Le modèle est en Allemagne, au Japon, en Suède, 3 pays qui ne gèrent pas leurs entreprises comme des financiers, ne délocalisent nettement moins, gardent une industrie locale forte, des salaires élevés, une protection sociale forte.
Tout l'inverse des économistes experts
Nouveau déficit commercial américain record en 2006
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Cinquième année de record consécutive pour le déficit commercial américain l'an dernier, à 763,6 milliards de dollars. En décembre, le déficit a été plus élevé que prévu, à 61,2 milliards de dollars.
Il aurait fallu un miracle pour l'éviter. Les Etats-Unis ont affiché un nouveau déficit commercial record en 2006, à 763,6 milliards de dollars, marqué par un prix du pétrole élevé et le déséquilibre des échanges avec la Chine. L'année précédente, le déficit atteignait 716,7 milliards de dollars. C'est la cinquième année consécutive de record.Pour le seul mois de décembre, le déficit a atteint 61,2 milliards de dollars contre 58,1 milliards en novembre. C'est une déception pour les analystes du consensus recueilli par Bloomberg qui tablaient sur un déficit de 59,7 milliards de dollars. Comme les années précédentes, le déséquilibre de 2006 s'explique par l'appétit des Américains pour les produits fabriqués à l'étranger, aggravé par la flambée des cours du pétrole.
Alors que les exportations ont progressé de 12,8% à 1.438 milliards de dollars, les importations ont elles aussi augmenté de 10,5% à 2.201 milliards de dollars. Le prix moyen à l'importation du baril de pétrole a atteint un record et les importations des matières premières ont augmenté de 79 milliards de dollars l'an dernier. Celles de produits de consommation ont progressé de 36 milliards.
La dépendance vis-à-vis de la Chine, grande pourvoyeuse de biens de consommation à bas prix, s'est aggravée, avec un déficit record de 232,5 milliards de dollars (contre 201,5 milliards l'année précédente). Vis-à-vis de l'Union européenne en revanche, les Américains ont réduit leur déficit de 4,7% à 116,6 milliards de dollars.
Pour le seul mois de décembre, les importations ont augmenté de 2,1% à 186,7 milliards de dollars et les exportations de 0,6% à 125,5 milliards. "Les importations ont été bien supérieures aux prévisions", indique Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis. Une hausse due aussi bien à l'effet-prix (les importations de pétrole ont grimpé de 5% par rapport à novembre) mais aussi à un effet volume puisque les importations de biens ont gagné 1,7%", précise l'économiste.
Compte tenu de ces chiffres inférieurs aux prévisions du gouvernement, il est possible que la croissance du quatrième trimestre soit revue en baisse. "Les stocks devraient également être réévalués en baisse", ajoute Marie-Pierre Ripert. Mais ce dernier paramètre devrait en revanche se redresser nettement au premier trimestre 2007. On ne peut pas en dire autant du commerce extérieur.
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