Obama instaure un salaire maximum à Wall Street
COMMENTAIRES
ce n'est pas du tout une mesure anecdotique, et elle rend encore plus honteuse la politique de Sarkozy d'aide sans compensation (ou presque).OUI : les grands patrons gagnent beaucoup trop (et pas seulement les patrons, leur direction generale, les traders également.
OUI : on vit très bien avec 500 000$ par an, 500 000 $, c'est 40 fois le SMIC des USA, c'est ce que gagnaient les grands patrons il y a 30 ans avant l'emballement delirant de l'ultra liberalisme
le Medef avec Parisot veut garder ses très hauts revenus, veut rester dans l'indécence. Sarkozy est d'accord et ne demande rien.
Le salut viendra-t-il d'un mouvement des pays anglo-saxons qui sont pourtant à l'origine des excès ? En tout cas, les premiers signes de reforme du capitalisme ne viennent pas de France, mais bien des USA.
Dans l'étape suivante, on espère qu'Obama aura le courage de prendre des mesures bien plus difficiles et s'attaquera de front aux paradis fiscaux et au régime fiscal américain. Coté SArkozy et Medef, il ne vaut mieux pas attendre grand chose.
Obama instaure un salaire maximum à Wall Street
http://www.lesechos.fr/journal20090205/lec1_une/index.htm?xtor=EPR-1000Les dirigeants de sociétés recevant une aide de l'Etat ne gagneront pas plus de 500.000 dollars l'an • Ils ne pourront vendre leurs nouvelles actions qu'après le remboursement de l'aide publique • Le secrétaire au Trésor prépare sa stratégie pour relancer le crédit aux Etats-Unis
Après sa colère, la semaine passée, sur les bonus reçus en 2008 par les dirigeants de Wall Street, le président Barack Obama a dévoilé hier les nouvelles règles du jeu. Le salaire annuel des dirigeants est dorénavant limité à 500.000 dollars. Toute compensation supplémentaire ne pourra être concédée que sous la forme d'actions. Celles-ci ne pourront être cédées qu'une fois réalisé le remboursement de l'aide publique. Les actionnaires auront le droit de voter sur les rémunérations, mais leur avis ne sera que consultatif. Si jamais il s'avérait qu'un des 20 premiers dirigeants ait menti sur des informations financières ou des évaluations des performances de l'entreprise utilisées pour calculer sa rémunération, des mesures permettront de récupérer les compensations accordées. Les parachutes dorés seront réduits à l'équivalent d'un an de compensation salariale pour les 10 premiers dirigeants. Les administrateurs devront approuver toutes les dépenses somptuaires telles qu'avions privés, décoration des bureaux, fêtes et loisirs en tout genre. Par ailleurs, Tim Geithner, le secrétaire au Trésor, devrait détailler la semaine prochaine une nouvelle stratégie pour relancer le crédit aux Etats-Unis.
Obama : pas plus de 500.000 dollars pour les patrons des entreprises aidées
http://www.lesechos.fr/info/inter/300327267-obama-pas-plus-de-500-000-dollars-pour-les-patrons-des-entreprises-aidees.htmLa mesure concerne essentiellement les banques, dont beaucoup ne pourraient survivre à la crise sans l'aide de fonds publiques. C'est un rude coup porté à Wall Street. La restriction affectera les hauts dirigeants de ces entreprises mais l'administration Obama promet de travailler à limiter la culture du bonus à court terme.
Une semaine environ après l'annonce que les établissements de Wall Street verseraient, malgré la crise, quelque 20 milliards de dollars de bonus à leurs cadres au titre de l'exercice 2008, le président américain Barack Obama a décidé de prendre une mesure exceptionnelle limitant à 500.000 dollars le salaire des plus hauts dirigeants des entreprises bénéficiaires de fonds publics pour survivre à la crise économique.
La mesure concerne essentiellement le secteur bancaire, emporté par la tourmente de la crise du subprime, puis du crédit en général, puis la crise économique.
"Tous ensemble, nous devons prendre nos responsabilités, a déclaré le président. Et cela inclut les dirigeants des grandes banques qui se sont tournés vers le peuple américain, en faisant la quête, lorsqu'ils avaient des problèmes, et ce alors même qu'ils se versaient à eux-mêmes leurs habituels bonus plantureux. Comme je l'ai dit la semaine dernière, c'est le summum de l'irresponsabilité. C'est honteux."
Si ces cadres reçoivent un complément de salaires en plus de ces bonus, cela devra être sous la forme d'actions, qui ne seront effectivement dans leurs mains que lorsque le contribuable américain aura été remboursé de son assistance, ont explique Barack Obama et son secrétaire au Trésor Timothy Geithner.
Un salaire de 500.000 dollars risque de paraître extrêmement faible aux dirigeants des grandes banques américaines. Kenneth Lewis, le patron de Bank of America, a gagné 20 millions en 2007, dont 6 millions en salaires et le reste en bonus. Au haut de la bulle qui vient d'éclater, les patrons de Lehman Brothers, Morgan stanley et Goldman sachs ont gagné entre 50 et 100 millions de dollars certaines années. Richard Wagoner, patron de General Motors, a touché un salaire de 1,6 million. L'automobile est l'autre grand secteur d'activité qui risque d'être touché par cette mesure, certains constructeurs américains ayant expliqué ne pas pouvoir survivre sans des aides d'Etat.
Pour les critiques du type de mesures prises aujourd'hui par Obama, limiter les salaires va éloigner les meilleurs cadres du secteur bancaire au moment où le pays en a le plus besoin.
Les entreprises recevant des aides d'Etat devront justifier - aux contribuables et à leurs actionnaires - ainsi que révéler au public tous les avantages en natures qu'ils versent à leurs hauts dirigeants, a expliqué le président, qui a précisé vouloir mettre fin au généreuses compensations reçues par les PDG lorsqu'ils sont licenciés. "Nous enlevons l'air sous les parachutes dorés," a-t-il dit.
Obama a ajouté que cette mesure, qui n'affectera pas les salaires et émoluements déjà versés, n'était que le premier pas d'un effort de long terme visant à aligner les intérêts économiques des salariés des entreprises avec ceux de leur établissement et même avec ceux de l'économie. Beaucoup d'experts pointent du doigt la culture des bonus et estiment que c'est elle qui a conduit à des prises de risques excessives par les banques ces dernières années.
Pour Obama, il s'agit à l'évidence de répondre à ce que le président américain décrit comme "la colère des contribuables" quand ils voient que, dans le contexte d'une grave crise économique, ils doivent mettre la main à la poche pour des groupes dont on leur décrit la survie comme essentielle, mais qui continuent à verser des primes considérables à leurs dirigeants. "Ce qui scandalise les gens, à juste titre, c'est qu'on récompense des dirigeants pour leur échec, surtout quand c'est le contribuable qui subventionne la récompense" a-t-il expliqué aujourd'hui, tout en notant qu'"en Amérique (...), la richesse n'est pas dénigrée." Sous-entendu, lorsqu'elle est méritée.
"Si le contribuable vous aide, vous avez certaines responsabilités, dont celle de ne pas vivre comme un nabab", a jugé mardi le président américain. "Nous venons d'apprendre que certaines personnes continuent à toucher d'énormes primes bien qu'elles reçoivent l'argent du contribuable, et je crois que cela rend l'opinion publique furieuse" s'était-il indigné il y a quelques jours.
Jeudi dernier, Barack Obama avait jugé "honteux" le montant des bonus de Wall Street. Il s'était emporté - comme jamais depuis qu'il est président - contre les primes "honteuses" que les sociétés de Wall Street ont continué à verser à leurs employés en 2008 alors que le secteur financier bénéficiait de l'aide fédérale et en particulier d'un plan de 700 milliards de dollars lancé sous son prédécesseur George W. Bush.
Ce plan visait à stabiliser et relancer le système financier pour que le crédit circule à nouveau, et que reprennent l'investissement et la consommation. Mais les règles dont l'administration républicaine l'avait assorti étaient beaucoup moins restrictives que le plafond annoncé aujourd'hui.
La question de nouvelles "règles de conduite" se posait désormais avec d'autant plus d'acuité que la première tranche, seulement, du fonds de 700 milliards a été allouée, que l'utilisation faite de cet argent est très contestée et que l'administration réfléchit à la manière d'utiliser la deuxième tranche, voire à la nécessité de demander plus d'argent.
Barack Obama a par ailleurs indiqué aujourd'hui que le Trésor annoncerait la semaine prochaine une nouvelle stratégie pour relancer le système financier et faire à nouveau circuler le crédit. (Source AFP)
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