Revue de presse - Savoie

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Quand (très) gros salaire ne rime pas avec performance...

COMMENTAIRES
- pourquoi le sujet de répartition des richesses n'est pas (ou si peu) à l'ordre du jour de nos politiques - même à gauche
- que justifie des remunérations de salariés patron à plus de 500 fois le SMIC et une moyenne des patrons du CAC 40 à 3.4 M€ par an (voir article sur ce site)
- Avec un tel comportement d'avidité, comment peuvent-ils pretendre avoir la moindre légitimité pour donner des leçons de sacrifices à la masse des salariés du monde ?
- pourquoi le pouvoir politique - dépositaire du bien public - decide-t-il de ménager ces nouveaux riches en baissant leurs impots ?
- pourquoi l'etat se dépossede de son pouvoir économique en privatisant des entreprises de service public ou en negociant dans le cadre de l'AGCS des accords à l'OMC qui traitent de l'education, de la santé comme de simples services marchands à but purement lucratif
- la main invisible du marché est en marche: de plus en plus pour les plus puissants. c'est leur objectif officiel (profit maximum). Pourquoi s'en etonner - pourquoi ne pas le combattre.

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Quand (très) gros salaire ne rime pas avec performance...


Un institut de défense de la gouvernance d'entreprise a dressé une liste de onze patrons américains dont il juge la rémunération en inadéquation totale avec la performance boursière de la société qu'ils dirigent. Parmi eux figure une certaine Patricia Russo, appelée à diriger le nouveau groupe Alcatel.

A peine Patricia Russo vient-elle d'être désignée comme devant prendre la tête du nouvel ensemble que s'apprêtent à former Alcatel et Lucent qu'un rapport vient quelque peu écorner son image. Celle-ci figure en effet dans une liste de onze dirigeants montrés du doigt par la Corporate Library, un institut de défense de la gouvernance d'entreprise selon qui leur rémunération se trouve en totale inadéquation avec la performance boursière de leur société.

Selon la Corporate Library, les présidents de ces onze groupes ont perçu une rémunération de 865 millions de dollars au cours des cinq dernières années alors que la valeur actionnariale de leurs entreprises a dans le même temps vu partir en fumée 640 milliards de dollars! Les groupes mis à l'index comptent parmi les fleurons de "corporate America" et sont, pour certains, leaders de leur domaine d'activité: il s'agit de AT&T, BellSouth, Hewlett-Packard, Home Depot, Merck, Pfizer, Safeway Time Warner, Verizon, Wal-Mart et Lucent. Que des grands noms, connus et reconnus des consommateurs, et, bien sûr, des investisseurs.

En 2004, Patricia Russo s'est vue accorder un bonus de 2,95 millions de dollars, 4,8 millions de dollars d'actions à droit de vote limité ("restricted stocks") et pour 4,6 millions de dollars de stock options. L'année suivante, la valeur des actions à droit limité et des options dont elle a été gratifiée s'est inscrite à 8,7 millions de dollars. Or, depuis cinq ans, les actionnaires de l'équipementier ont vu la valeur de leur investissement chuter de 80%, une contre performance d'ailleurs plus prononcée que celle accusée par l'ensemble du même secteur.

Autre exemple cité dans l'étude, celui d'Edward Whitacre, le Chief Executive Officer (CEO) de AT&T. Celui-ci s'est vu attribuer 85,2 millions de dollars de "compensations totales" au cours des cinq dernières années, alors que les actionnaires du géant de la téléphonie ont vu sa valeur s'effondrer d'un tiers au cours de la même période, même en comptant le versement des dividendes.

"Une partie bien trop importante des rémunérations est accordée sans être liée de quelque façon que ce soit à la performance" boursière des entreprises, déplore la Corporate Library, qui regrette que "les dirigeants soient arrosés de bonus de bienvenue, de parachutes dorés et que leurs impôts et autres émoluments leurs soient payés avant, pendant et après qu'ils eurent été employés".

Et le phénomène n'est pas limité aux onze groupes figurant sur la liste de l'institut. Entre 1990 et 2004, la rémunération des CEO américains a bondi de 300% pendant que les bénéfices de leurs entreprises n'ont en moyenne augmenté que de 87%. Troublante inadéquation, en effet...


06/04/2006
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