Rigueur : le piège se referme...
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l'Allemagne a fait un immense effort pour absorber la RDA, reduit ses prestations egalement pour compenser une natalité de 1,4 qui fera que sa population sera la meme que France dans 30 ans contre le double de la France en 1945.Maintenant, la gouvernance économique voulue par la France va imposer la discipline allemande à toute l'Europe et va tirer tout le monde vers le bas.
Il y a certainement une meilleure gestion possible que celle des pays du sud (et de la France), mais imposer cette rigueur à tout le monde va renforcer la recession ou ralentir la sortie de crise.
Rigueur : le piège se referme...
http://www.alternatives-economiques.fr/rigueur---le-piege-se-referme----_fr_art_633_49833.htmlLe plan d'austérité annoncé par le gouvernement allemand risque de replonger l'économie européenne dans la récession.
Le 7 juin dernier, le gouvernement allemand a présenté un plan d'austérité sévère, destiné à économiser 86 milliards d'euros sur quatre ans, principalement sur les dépenses sociales. L'objectif est de ramener les déficits publics allemands, actuellement de l'ordre de 5 % du PIB, sous la barre des 3 % d'ici 2013. La France, de son côté, veut faire davantage encore : ramener son déficit public de 8 % du PIB actuellement à 3 % dès 2013, ce qui représente un effort de l'ordre de 100 milliards d'euros.
Combinées aux plans drastiques déjà décidés en Irlande, en Grèce, au Portugal et en Espagne, ces annonces signifient que l'ensemble des gouvernements européens adoptent des politiques budgétaires très restrictives. Au risque de replonger l'Europe dans la récession, ce qui non seulement créerait des problèmes sociaux et politiques graves, déjà illustrés par la montée inquiétante de l'extrême droite en Hongrie ou aux Pays Bas, mais empêcherait au final également de réduire les dettes publiques, objectif pourtant théoriquement prioritaire de ses politiques d'austérité.
Certes, ailleurs dans le monde, la reprise économique semble assez solide et les prévisions de croissance pour 2010 ont été revues à la hausse au cours des dernières semaines. Dans ce contexte, l'Europe, dont la compétitivité coût s'est améliorée avec la baisse de l'euro, pourrait profiter d'un surcroît d'exportations. Mais il ne faut pas oublier que l'Union reste un espace économique très fermé : les exportations de marchandises hors UE représentent moins de 10 % de son PIB. De plus, pour se concrétiser, cet éventuel effet d'entraînement externe supposerait encore une stabilisation durable de l'euro à un niveau bas, ce qui est loin d'être acquis compte tenu de la volatilité des marchés des changes.
Par ailleurs, la reprise économique, relativement forte ailleurs qu'en Europe, risque de pousser de nouveau les cours des matières premières vers les sommets, pénalisant particulièrement une économie européenne qui n'en produit quasiment plus sur son territoire. Bref, la demande externe risque d'avoir beaucoup de mal à compenser l'affaissement de la demande intérieure européenne que vont entraîner ces politiques budgétaires uniformément et fortement restrictives…
Le graphique ci-dessus illustre la nature du problème auquel l'économie européenne est confrontée et les clés d'une solution éventuelle. Du fait de l'austérité de fer qu'elle s'impose depuis déjà 15 ans, le poids de la demande intérieure allemande au sein de la zone euro est tombé de 35 % en 1995 à 26 % actuellement (l'Allemagne réunifiée d'aujourd'hui pèse donc moins dans cet ensemble que la seule Allemagne de l'Ouest en 1991…). Les parts de la France et de l'Italie sont restées à peu près stables. Et c'est la croissance de la demande intérieure de l'Espagne, de l'Irlande, du Portugal et de la Grèce qui a compensé la fonte de la demande allemande.
Dans un contexte où ces pays doivent s'imposer durablement une sévère cure d'austérité compte tenu du surendettement contracté dans la période antérieure, si l'Allemagne veut, après avoir relâché un peu la pression en 2008-2009, revenir sur la trajectoire qu'elle avait suivie depuis quinze ans, nous avons de fortes chances d'aller tous ensemble dans le mur. Ce diagnostic fait l'objet d'un consensus assez large en dehors des frontières de l'Allemagne, mais il reste toujours aussi peu partagé en Allemagne même…
Pourtant, il ne s'agit aucunement de demander aux autorités allemandes un effort de « solidarité » généreux vis-à-vis de ses voisins. Il s'agirait simplement pour elles d'agir en fonction de l'intérêt bien compris de l'Allemagne. Mais cela fait longtemps que l'on sait que les humains sont très loin d'être des êtres rationnels…
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