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Washington refuse d'adhérer au Conseil des droits de l'homme

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Rien de nouveau avec les USA de Bush: politique unilatérale, refus de reconnaitre le tribunal pénal international, refus de signer les accords sur certaines armes comme les mines antipersonnelles, dénonciation de l'accord de demilitarisation de l'espace, refus de signer Kyoto, et la liste n'est pas exhaustive

Le refus d'adhérer au conseil des droits de l'homme ne fait que s'ajouter à une longue liste qui ne fait qu'enfoncer les USA dans une impopularité et un effondrement de sa crédibilité mondiale.

Ce n'est pas bon pour les USA, pas pour nous non plus. Espérons que ça changera avec le prochain président.

Washington refuse d'adhérer au Conseil des droits de l'homme

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«Eleanor Roosevelt doit se retourner dans sa tombe.» En se référant à l'épouse du président américain, qui avait présidé à ses débuts la Commission des droits de l'homme en 1946, Tom Lantos exprime sa consternation. Mardi, les Etats-Unis ont rendu publique leur décision de ne pas se porter candidats à l'élection au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Une élection qui aura lieu en mai prochain pour renouveler un tiers des membres.

Démocrate de Californie et président de la commission des Affaires extérieures de la Chambre des représentants, Tom Lantos estime que les Etats-Unis donnent un mauvais signal à ceux qui tentent précisément de mettre à mal la démocratie. «C'est un défaitisme sans précédent» qui permet aux «juntes militaires, aux Etats à parti unique et aux dictateurs de pacotille» de garder le contrôle de la machinerie mondiale des droits de l'homme.

Attitude partiale

Les raisons invoquées par Washington? Le Conseil des droits de l'homme, qui va ouvrir sa 4e session lundi 12 mars, n'est pas crédible. Responsable de la communication à la Mission américaine de Genève, Brooks Anne Robinson s'en explique: «Le Conseil a ciblé Israël de manière partiale sans s'intéresser par exemple à d'autres situations critiques en Corée du Nord, en Birmanie ou à Cuba. Cela dit, les Etats-Unis restent très actifs pour promouvoir les droits de l'homme.»

La crédibilité, c'est précisément ce dont la nouvelle institution manque. Les trois sessions spéciales qu'elle a consacrées aux territoires palestiniens et au Darfour ne resteront pas comme des modèles de fonctionnement. Les deux premières ont débouché sur des résolutions déséquilibrées votées par l'Organisation de la conférence islamique et le groupe africain se contentant de fustiger l'Etat hébreu. La troisième a certes réussi à établir une mission d'évaluation au Darfour. Mais celle-ci, présidée par Jody Williams, Prix Nobel de la paix 1997, s'est vu barrer l'accès au Darfour par les autorités soudanaises.

Ce n'est pas tout. Un groupe de travail de cinq Etats (France, Argentine, Azerbaïdjan, Bangladesh et Zimbabwe) chargé d'analyser des plaintes individuelles portées devant le Conseil, selon ce que l'on appelle techniquement la procédure 1503, vient de décider de n'entreprendre aucune action par rapport à des plaintes venant d'Iran et d'Ouzbékistan. Fait extraordinaire: au sein de ce groupe de travail figure le Zimbabwe, non-membre du Conseil. Résultat: la règle de confidentialité prévue par cette procédure n'est plus garantie et le mécanisme lui-même est en danger de mort.

L'absence des Etats-Unis sera-t-elle fatale au Conseil des droits de l'homme? «Le Conseil peut tourner sans les Américains», estime un représentant européen. Directrice du Global Advocacy à Human Rights Watch, Peggy Hicks trouve regrettable que Washington se tienne à l'écart. En étant membre, les Etats-Unis pourraient rendre le Conseil plus fort. «Cette décision reflète des considérations de politique intérieure», ajoute Peggy Hicks. Chez les républicains, un courant est très hostile au système onusien. L'administration Bush pourrait vouloir le ménager.

A Genève, on avance la peur des Américains de ne pas être élus. «Le risque est là, relève Peggy Hicks. Certains observateurs pensent même que si les Etats-Unis se présentaient et qu'ils n'étaient pas élus, ce serait dévastateur pour le Conseil.» Cela provoquerait un tel scandale outre-Atlantique que Washington pourrait se désengager en partie de l'ONU.


08/03/2007
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